Reality

Le premier Grand Prix de Cannes décroché par Matteo Garrone avec Gomorra en 2008 était un tour de force. Son deuxième en 2012 est plus modeste, mais montre que le réalisateur n'a clairement pas perdu la main, et prouve une franche maîtrise de la comédie "à l'italienne", satire colorée, rythmée et burlesque, mettant en scène l'individu lambda et sa famille (pour le peu que j'en sais).

L'histoire de Luciano cache sous des apparences innocentes la naissance d'une obsession bien sombre, celle de fuir une vie contrainte à Naples et de disparaître parmi les autres concurrents de l'équivalent italien de Big Brother —disparaître devant des millions de spectateurs. Mais c'est bien le parti de la légèreté qui est adopté, Garrone se démarquant une fois de plus par ses toiles cinématographiques, autant de prises de vue splendides qui manifestent son empathie.