Quand passent les cigognes

Letyat zhuravli

un film de Mikhail Kalatozov (1957)

La mise en scène est splendide, Kalatozov manie à merveille les grues, les perspectives, les plan-séquences, du grand cinéma soviétique, mais l'histoire est tellement simplette et en même temps loin de mes préoccupations, ça gâche tout. Veronika reste en ville pendant que Boris part à la guerre, il pense à elle, elle pense à lui, ils sont malheureux. Là le cousin de Boris tente de violer Veronika alors celle-ci accepte de se marier avec lui (wtf), et forcément elle passe les trois années qui suivent à faire la gueule à son mari. Tout le monde lui dit que Boris a clamsé, à la fin quelqu'un lui dit une fois de plus, alors elle pleure un bon coup puis passe à autre chose du tac au tac, distribuant des fleurs avec le sourire aux braves soldats de retour du front (gloire à la mère patrie).

J'ai l'impression que l'héritage propagandiste de Kalatozov a vraiment étouffé cette Palme 1958 ; pas parce qu'il insiste sur des valeurs soviétiques, mais parce qu'il vise trop large, trop générique, c'est de l'humanisme bien intentionné mais qui ne s'aventure nulle part.