Profession : reporter

Professione: reporter

un film de Michelangelo Antonioni (1975)

vu le 28 juillet 2017
à la Filmothèque du Quartier Latin

Ne connaissant pas Antonioni, j'ai été tentée un moment de lire le film comme un James Bond sans humour ni glamour. Mais en prenant l'écriture au sérieux, les tourments existentialistes de Jack Nicholson apparaissent comme la motivation principale du projet. En jouant habilement entre l'intrigue et les compositions picturales, Antonioni se livre à des questionnements abstraits et plutôt à mon goût. Les ambitions démesurées se fracassent sur une routine teigneuse. Changer de responsabilités sociales est une évolution franchement superficielle à l'échelle de l'expérience humaine. Le désir de fuite est un leurre, mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas en vivre. Et puis, il y a peut-être une rédemption à trouver dans le couple. Bref, c'est une réflexion athée sur le sens de la vie, menée avec indolence, sans emphase. Sans doute les scènes d'errance de la version longue méritaient-elles d'être abrégées. En tout cas, le dernier travelling est grandiose.