Il y a une énorme méprise qui entoure ce classique des space operas, et à laquelle l'affiche m'avait d'ailleurs rendue vulnérable avant que je ne parvienne au milieu du film : je parle de la croyance qu'il s'agirait d'un monument de sexisme. Clairement, Forbidden Planet capitalise sur la libido réprimée de geeks 50s en mal de space bunnies, en mettant en avant une midinette ingénue qui tombe dans les bras de militaires braves avatars de l'interventionnisme américain. Mais en seconde lecture, en faisant moins gaffe aux dialogues qu'au reste de la mise en scène, il est facile de s'apercevoir que les garçons modèles sont gentiment tournés en dérision pour leur bêtise, et surtout que leur attraction primale pour la fille du savant reclus est moins prétexte à faire saliver le public qu'à le mettre en face de son inconscient salace et pathétique. Le paradoxe des synthés angoissants qui recouvrent les scènes de séduction n'était qu'apparent...
La confirmation vient avec la résolution du mystère qui tient l'intrigue, dans lequel le robot ne tient d'ailleurs qu'une place très accessoire. Le vrai monstre, c'est l'inconscient humain. L'orgueil despotique du chercheur qui, armé de bonnes intentions, aurait souhaité administrer le progrès humain grâce aux connaissances que lui seul possède. Mais aussi la libido de l'équipage, avec toute l'hypocrisie, la jalousie et le malaise pudibond qu'elle implique. Avec cette lecture, on comprend aussi l'évocation rapide des rêves des personnages, et plus encore les trois scènes centrées sur le cuistot peu ou prou alcoolique, lui aussi vulnérable à des pulsions qui l'asservissent. Ce message étant plus difficile à vendre au public de l'époque (et malheureusement sans doute encore à celui d'aujourd'hui) que l'anti-élitisme primaire sur lequel joue la déchéance du savant, il n'est pas surprenant qu'il ait été relégué à des marges implicites... Joli bluff.
Il y a une énorme méprise qui entoure ce classique des space operas, et à laquelle l'affiche m'avait d'ailleurs rendue vulnérable avant que je ne parvienne au milieu du film : je parle de la croyance qu'il s'agirait d'un monument de sexisme. Clairement, Forbidden Planet capitalise sur la libido réprimée de geeks 50s en mal de space bunnies, en mettant en avant une midinette ingénue qui tombe dans les bras de militaires braves avatars de l'interventionnisme américain. Mais en seconde lecture, en faisant moins gaffe aux dialogues qu'au reste de la mise en scène, il est facile de s'apercevoir que les garçons modèles sont gentiment tournés en dérision pour leur bêtise, et surtout que leur attraction primale pour la fille du savant reclus est moins prétexte à faire saliver le public qu'à le mettre en face de son inconscient salace et pathétique. Le paradoxe des synthés angoissants qui recouvrent les scènes de séduction n'était qu'apparent...
La confirmation vient avec la résolution du mystère qui tient l'intrigue, dans lequel le robot ne tient d'ailleurs qu'une place très accessoire. Le vrai monstre, c'est l'inconscient humain. L'orgueil despotique du chercheur qui, armé de bonnes intentions, aurait souhaité administrer le progrès humain grâce aux connaissances que lui seul possède. Mais aussi la libido de l'équipage, avec toute l'hypocrisie, la jalousie et le malaise pudibond qu'elle implique. Avec cette lecture, on comprend aussi l'évocation rapide des rêves des personnages, et plus encore les trois scènes centrées sur le cuistot peu ou prou alcoolique, lui aussi vulnérable à des pulsions qui l'asservissent. Ce message étant plus difficile à vendre au public de l'époque (et malheureusement sans doute encore à celui d'aujourd'hui) que l'anti-élitisme primaire sur lequel joue la déchéance du savant, il n'est pas surprenant qu'il ait été relégué à des marges implicites... Joli bluff.