La grammaire de McTiernan est tellement irréprochable, j'avale les incohérences du scénario sans broncher ou presque. L'action est splendidement mise en scène, et avec en plus la qualité du remaster sur blu-ray, c'est grandiose. Il y a bien quelques facilités dans la balade de santé de McClane l'immortel, genre il est caché derrière des cartons mais en fait, ha ! il s'était déjà enfui dans les escaliers pour se mettre à l'abri. Cela dit, je trouve que ça se marie bien avec le ton plutôt léger du film, les quelques blagues disséminées ici et là, un humour pas écrasant, séduisant juste comme il faut. Bruce Willis se fait attraper par les cheveux, ce qui est toujours une vision incroyable, et Alan Rickman est excellent avec son accent anglais qu'il essaye de maquiller en accent allemand qu'il essaye de maquiller en accent américain.
Je trouve que c'est de la mauvaise foi de ne voir que les attributs en commun avec l'industrie hollywoodienne actuelle. Comme je disais, il y a une maîtrise du cadrage, de la mise au point, du montage évidente (visionnaire en 1988 ? je ne saurais pas dire), mais les points de divergence ne s'arrêtent pas là. Le fait de tout placer sur quelques étages d'un building, de très bien spatialiser la chose, puis d'effacer progressivement les repères, c'est vraiment pas commun. Et quand John débarque au milieu d'un jardin japonais détruit vers la fin du film, ça fait son effet. La madame McClane, même si elle ne fait pas grand-chose et finit par tomber dans les bras plein de suie et de sang de monsieur, on comprend pourquoi elle le fait et elle a clairement eu l'occasion de s'affirmer avant. D'ailleurs en un sens, quand elle représente les otages, c'est la seule à faire plier le bad guy de tout le script.
Et que dire encore du milieu du film, où le héros reste globalement planqué dans son placard, constate l'échec des policiers et des journalistes, et finit par intervenir lui-même ? Je dirais pas que McTiernan véhicule une pensée républicaine, mais il s'agit bien d'un jugement défavorable aux institutions américaines. Quant à Hans Gruber, qui déçoit tout le monde même dans le film, parce qu'il est juste là pour voler du fric avec un costume corporate, c'est une vision vraiment acide d'un nouveau mal, l'émergence d'une violence économique intérieure qui prend le relais des ennemis politiques extérieurs.
Que Die Hard le dise très consciemment ou non n'a pas d'importance. Mais putain en fait, avec cette histoire de Rolex offerte par la multinationale et jetée dans le vide en même temps que Gruber, je suis convaincu que le film est extrêmement conscient de ce qu'il véhicule. Bref, dans tous les cas, même si Die Hard est avant tout un divertissement bourrin, c'est loin d'être fait par un manchot ni un idiot, plutôt tout le contraire.
La grammaire de McTiernan est tellement irréprochable, j'avale les incohérences du scénario sans broncher ou presque. L'action est splendidement mise en scène, et avec en plus la qualité du remaster sur blu-ray, c'est grandiose. Il y a bien quelques facilités dans la balade de santé de McClane l'immortel, genre il est caché derrière des cartons mais en fait, ha ! il s'était déjà enfui dans les escaliers pour se mettre à l'abri. Cela dit, je trouve que ça se marie bien avec le ton plutôt léger du film, les quelques blagues disséminées ici et là, un humour pas écrasant, séduisant juste comme il faut. Bruce Willis se fait attraper par les cheveux, ce qui est toujours une vision incroyable, et Alan Rickman est excellent avec son accent anglais qu'il essaye de maquiller en accent allemand qu'il essaye de maquiller en accent américain.
Je trouve que c'est de la mauvaise foi de ne voir que les attributs en commun avec l'industrie hollywoodienne actuelle. Comme je disais, il y a une maîtrise du cadrage, de la mise au point, du montage évidente (visionnaire en 1988 ? je ne saurais pas dire), mais les points de divergence ne s'arrêtent pas là. Le fait de tout placer sur quelques étages d'un building, de très bien spatialiser la chose, puis d'effacer progressivement les repères, c'est vraiment pas commun. Et quand John débarque au milieu d'un jardin japonais détruit vers la fin du film, ça fait son effet. La madame McClane, même si elle ne fait pas grand-chose et finit par tomber dans les bras plein de suie et de sang de monsieur, on comprend pourquoi elle le fait et elle a clairement eu l'occasion de s'affirmer avant. D'ailleurs en un sens, quand elle représente les otages, c'est la seule à faire plier le bad guy de tout le script.
Et que dire encore du milieu du film, où le héros reste globalement planqué dans son placard, constate l'échec des policiers et des journalistes, et finit par intervenir lui-même ? Je dirais pas que McTiernan véhicule une pensée républicaine, mais il s'agit bien d'un jugement défavorable aux institutions américaines. Quant à Hans Gruber, qui déçoit tout le monde même dans le film, parce qu'il est juste là pour voler du fric avec un costume corporate, c'est une vision vraiment acide d'un nouveau mal, l'émergence d'une violence économique intérieure qui prend le relais des ennemis politiques extérieurs.
Que Die Hard le dise très consciemment ou non n'a pas d'importance. Mais putain en fait, avec cette histoire de Rolex offerte par la multinationale et jetée dans le vide en même temps que Gruber, je suis convaincu que le film est extrêmement conscient de ce qu'il véhicule. Bref, dans tous les cas, même si Die Hard est avant tout un divertissement bourrin, c'est loin d'être fait par un manchot ni un idiot, plutôt tout le contraire.