Peshmerga

un film de Bernard-Henri Lévy (2016)

vu le 23 juin 2016 au Lincoln

Franchement, BHL qui filme sa balade sur le front Irak/EI, ça se regarde. En tout cas, on n'en souffre pas trop. Contrairement au Serment de Tobrouk, la présence à l'écran du superman philosophe se limite en fait à une voix-off apposée aux images de soldats et de désert. Péremptoire, ampoulée, avec une intonation aussi incohérente que savoureuse, c'est un peu le seul attrait du documentaire. Mais comme pour le film de Patrick Sébastien, ce serait être de mauvaise foi que de considérer qu'il s'agit d'un imbécile fini, et ce serait aussi (se) mentir que de vouloir trouver de quoi rire dans chacune de ses envolées lyriques.

Le gars se montre, et manifestement s'estime, comme un bienfaiteur de l'humanité ; il organise une photo op parce qu'il a emporté dans ses valises des combis hazmat que les combattants peshmergas ne porteront probablement jamais (en un sens, c'est un peu le collier de pacotille qu'il a apporté aux sauvages pour qu'ils acceptent de le guider). Mais globalement, comme pour Tobrouk, les images qu'il a rapportées restent un peu intéressantes. Pas tant les plans tournés avec les drones (il a l'air de s'amuser comme un fou avec, mais l'enthousiasme n'est pas trop communicatif), mais ceux qui accompagnent les soldats dans leur mission à la fois honorable et ingrate.

Bref, c'est pas le film à bières idéal mais ça passe. Et puis maintenant qu'il fait 30°C à Paris, les pêches Melba sont de circonstance.