Moins emballée que par Les Fruits d'Or. Sarraute donne littéralement la parole aux mots ; dans un espace imaginaire qui s'étire avant et après le dialogue réel, les non-dits observent et commentent pour nous leurs congénères effectivement prononcés. La dispositif lasse d'autant plus vite que, sans mouvement apparent d'un chapitre à l'autre, sans progression de rythme ni de réflexion, l'expérience de lecture en devient assez nébuleuse. Que les mots en cachent toujours d'autres, que le langage soit un théâtre qui puisse se décomposer récursivement, c'est une riche idée. Mais son exploration sous la forme d'un théâtre de coulisses abstrait, paradoxalement, ne parvient pas à dépasser la satire superficielle.
Moins emballée que par Les Fruits d'Or. Sarraute donne littéralement la parole aux mots ; dans un espace imaginaire qui s'étire avant et après le dialogue réel, les non-dits observent et commentent pour nous leurs congénères effectivement prononcés. La dispositif lasse d'autant plus vite que, sans mouvement apparent d'un chapitre à l'autre, sans progression de rythme ni de réflexion, l'expérience de lecture en devient assez nébuleuse. Que les mots en cachent toujours d'autres, que le langage soit un théâtre qui puisse se décomposer récursivement, c'est une riche idée. Mais son exploration sous la forme d'un théâtre de coulisses abstrait, paradoxalement, ne parvient pas à dépasser la satire superficielle.