Pas aussi formellement percutant que les comédies françaises qui ont brillé l'an passé (Gaz de France, Ma Loute, La Loi de la jungle), mais aussi plaisant et acéré que Victoria. Cette fois, ce n'est pas Virginie Efira qui tient la barre, mais Edouard Baer, avec la même présence étincelante, la même tendance à absorber dans son monde ceux qui l'approchent de trop près, et plus globalement un humour et une amertume pareillement efficaces. (Même la happy end un peu forcée y est, mais on a vite fait de fermer les yeux dessus.)
Dans mes souvenirs, pour son précédent long-métrage Akoibon (2005 !), Edouard Baer était plus porté sur les expérimentations. On n'en voit pas beaucoup la marque ici, à moins de plisser les yeux pour considérer qu'une comédie avec une unité de temps marquée soit une entreprise originale. Bien que déjà pratiqués ailleurs, certains choix de mise en scène ("walk and talk" sorkinien, cadrage parfois recherché) ajoutent du cachet au projet. C'est entraînant, de bonne facture, mais j'ai l'impression que ç'aurait pu être plus.
Peut-être Edouard Baer voulait-il préserver à moindre risque la richesse du portrait qu'il propose ? Je reconnais, même si ça n'est pas ce qui m'intéresse le plus, que son personnage est captivant, et suffisamment étoffé pour tenir le scénario sur ses épaules. Bien sûr, la tchatche et l'improvisation (apparente) sont de mise, et les péripéties ressemblent à un enchaînement de farces de social engineering épatant. Mais Baer ne néglige pas du tout les aspects moins reluisants de son anti-héros : inconscience, hypocrisie, égocentrisme, préjugés, pédophilie (?!), etc. Ces paradoxes amers entre la fascination du premier contact (une magie qui ne s'efface jamais tout à fait) et les sacrifices qui se cachent derrière ces sourires, finissent par se combiner en une figure allégorique de la roublardise parisienne.
Pas aussi formellement percutant que les comédies françaises qui ont brillé l'an passé (Gaz de France, Ma Loute, La Loi de la jungle), mais aussi plaisant et acéré que Victoria. Cette fois, ce n'est pas Virginie Efira qui tient la barre, mais Edouard Baer, avec la même présence étincelante, la même tendance à absorber dans son monde ceux qui l'approchent de trop près, et plus globalement un humour et une amertume pareillement efficaces. (Même la happy end un peu forcée y est, mais on a vite fait de fermer les yeux dessus.)
Dans mes souvenirs, pour son précédent long-métrage Akoibon (2005 !), Edouard Baer était plus porté sur les expérimentations. On n'en voit pas beaucoup la marque ici, à moins de plisser les yeux pour considérer qu'une comédie avec une unité de temps marquée soit une entreprise originale. Bien que déjà pratiqués ailleurs, certains choix de mise en scène ("walk and talk" sorkinien, cadrage parfois recherché) ajoutent du cachet au projet. C'est entraînant, de bonne facture, mais j'ai l'impression que ç'aurait pu être plus.
Peut-être Edouard Baer voulait-il préserver à moindre risque la richesse du portrait qu'il propose ? Je reconnais, même si ça n'est pas ce qui m'intéresse le plus, que son personnage est captivant, et suffisamment étoffé pour tenir le scénario sur ses épaules. Bien sûr, la tchatche et l'improvisation (apparente) sont de mise, et les péripéties ressemblent à un enchaînement de farces de social engineering épatant. Mais Baer ne néglige pas du tout les aspects moins reluisants de son anti-héros : inconscience, hypocrisie, égocentrisme, préjugés, pédophilie (?!), etc. Ces paradoxes amers entre la fascination du premier contact (une magie qui ne s'efface jamais tout à fait) et les sacrifices qui se cachent derrière ces sourires, finissent par se combiner en une figure allégorique de la roublardise parisienne.