Difficile de juger de l'authenticité d'un néoréalisme quand je ne connais de la culture iranienne que ce que j'en ai vu au cinéma, mais de mon point de vue occidental, c'est un réquisitoire sans appel contre la conception nationale de l'éducation. Les adultes sont des dictateurs de la parole, qui préfèrent ne pas prendre au sérieux, ou encore plus simplement ne pas écouter les enfants, dès lors que ceux-ci cherchent à accomplir un acte qui ne correspond pas à leurs valeurs, ou qui ne sert pas leurs intérêts personnels. Certaines punitions sont données dans le seul souci du conditionnement de l'enfant, alors que d'autres reproches qui paraîtraient mérités sont ignorés des adultes, paresseux et, au fond, désintéressés.
Kiarostami transforme trois ruelles en un dédale, une colline défraîchie en montagne de Sisyphe, une quête candide en calvaire cauchemardesque. Le cadrage obéit à un ingénieux rythme d'aller et retour entre les émotions de l'écolier et l'échec sociétal de ce culte de la discipline, reflétant par ailleurs les trajets répétés du jeune garçon bloqué entre les deux hameaux de l'action. Les plans nocturnes inattendus, entorses à l'unité visuelle aride du film, permettent à Kiarostami de se livrer à un expressionnisme savoureux. La lumière enfantine à travers les vitraux multicolores, isolée entre des tâches lunaires statiques, qui ne parviennent pas à communiquer les unes avec les autres : ingénieuse synthèse du fossé intergénérationnel que le scénario s'attachait à dépeindre.
Globalement, le cinéaste s'interroge : comment croire en un avenir pour l'Iran, lorsque la mentalité dominante étouffe le dialogue et les remises en question amenés par la jeunesse ? La question reste valable dans n'importe quel pays...
Difficile de juger de l'authenticité d'un néoréalisme quand je ne connais de la culture iranienne que ce que j'en ai vu au cinéma, mais de mon point de vue occidental, c'est un réquisitoire sans appel contre la conception nationale de l'éducation. Les adultes sont des dictateurs de la parole, qui préfèrent ne pas prendre au sérieux, ou encore plus simplement ne pas écouter les enfants, dès lors que ceux-ci cherchent à accomplir un acte qui ne correspond pas à leurs valeurs, ou qui ne sert pas leurs intérêts personnels. Certaines punitions sont données dans le seul souci du conditionnement de l'enfant, alors que d'autres reproches qui paraîtraient mérités sont ignorés des adultes, paresseux et, au fond, désintéressés.
Kiarostami transforme trois ruelles en un dédale, une colline défraîchie en montagne de Sisyphe, une quête candide en calvaire cauchemardesque. Le cadrage obéit à un ingénieux rythme d'aller et retour entre les émotions de l'écolier et l'échec sociétal de ce culte de la discipline, reflétant par ailleurs les trajets répétés du jeune garçon bloqué entre les deux hameaux de l'action. Les plans nocturnes inattendus, entorses à l'unité visuelle aride du film, permettent à Kiarostami de se livrer à un expressionnisme savoureux. La lumière enfantine à travers les vitraux multicolores, isolée entre des tâches lunaires statiques, qui ne parviennent pas à communiquer les unes avec les autres : ingénieuse synthèse du fossé intergénérationnel que le scénario s'attachait à dépeindre.
Globalement, le cinéaste s'interroge : comment croire en un avenir pour l'Iran, lorsque la mentalité dominante étouffe le dialogue et les remises en question amenés par la jeunesse ? La question reste valable dans n'importe quel pays...