Je ne suis guère surpris, et pas plus gêné, que le premier film de Weerasethakul ait dû attendre une quinzaine d'années pour trouver le chemin des salles françaises. Sur le papier, le principe du cadavre exquis ne m'a jamais séduit. Le passage à la pratique n'arrange rien. L'histoire fragmentée, salade de doppelgängers, de paralytiques et d'extraterrestres, composée par les thaïlandais croisés par l'équipe de tournage au fil de sa traversée du pays, est fatalement d'un intérêt ludique nul, si ce n'est négatif. D'aucuns la diraient sans queue ni tête, mais ce serait négliger les considérations ethnologiques qui motivent Weerasethakul (enfin j'imagine) : les motifs des mythes nationaux, les modes de transmission du conte, l'influence du contexte socio-politique sur la culture, tout le tintouin. Le souci fondamental, c'est qu'en laissant la main à monsieur et madame tout-le-monde, il reste à mille lieues des explorations profondes et oniriques de ses réalisations ultérieures. L'approche, floue et improductive, souffre en plus de l'absence du langage visuel éthéré qui lui vaut tant d'admiration aujourd'hui, au profit d'un noir et blanc arty-graineux pas franchement agréable. Expérimental mais foireux, dommage.
Je ne suis guère surpris, et pas plus gêné, que le premier film de Weerasethakul ait dû attendre une quinzaine d'années pour trouver le chemin des salles françaises. Sur le papier, le principe du cadavre exquis ne m'a jamais séduit. Le passage à la pratique n'arrange rien. L'histoire fragmentée, salade de doppelgängers, de paralytiques et d'extraterrestres, composée par les thaïlandais croisés par l'équipe de tournage au fil de sa traversée du pays, est fatalement d'un intérêt ludique nul, si ce n'est négatif. D'aucuns la diraient sans queue ni tête, mais ce serait négliger les considérations ethnologiques qui motivent Weerasethakul (enfin j'imagine) : les motifs des mythes nationaux, les modes de transmission du conte, l'influence du contexte socio-politique sur la culture, tout le tintouin. Le souci fondamental, c'est qu'en laissant la main à monsieur et madame tout-le-monde, il reste à mille lieues des explorations profondes et oniriques de ses réalisations ultérieures. L'approche, floue et improductive, souffre en plus de l'absence du langage visuel éthéré qui lui vaut tant d'admiration aujourd'hui, au profit d'un noir et blanc arty-graineux pas franchement agréable. Expérimental mais foireux, dommage.