Mind Game

un film de Kôji Morimoto, Masaaki Yuasa (2004)

Mince, encore un film qui me laisse de marbre, je vais finir par croire que je les choisis exprès... J'ai à peine la motivation d'écrire quelque chose tant tout a été mieux fait ailleurs, et que le cocktail présenté ici n'est pas particulièrement séduisant.

Malgré l'animation fantaisiste, on a affaire à une vision de la vie et de la mort très conservatrice. Malheureux de clamser à 20 ans parce qu'il trouve injuste de ne rien avoir "réalisé" (sentiment quasi universel dans une société qui te vend que ta vie doit avoir un sens), le héros retourne parmi les vivants en mode yolo et fait plein de choses stupides et dangereuses parce qu'apparemment c'est à ça que devrait ressembler la vie. Ok merci sans moi. Tous ces flashbacks de l'enfance et cette collection de retours en arrière et tout, de Run Lola Run à Mr. Nobody on en a déjà fait le tour. C'est dans ces moments-là que je chéris Right Now, Wrong Then de HSS, et puis la plupart des films de Linklater qui capture en général avec beaucoup d'humilité et de justesse la bizarrerie incandescente de la vie. Pas besoin de dessiner un type qui s'accroche littéralement au moindre atome pour vivre.

Sur la forme c'est pas sensationnel non plus. La nervosité de l'animation m'a rappelé Dead Leaves, qui avait toutefois l'humilité et le bon goût de durer une heure de moins. Et puis c'est laid, mince, et pas du genre à être efficacement justifié par une pensée expressionniste comme dans le fantastique anime Ping Pong. L'inspiration psychédélique était mieux assouvie dans Belladonna. Seule la scène de sexe (peinte à la gouache ?) a réveillé mon attention. Enfin le rythme est original, mais ça n'excuse pas pour autant l'heure passée à s'ennuyer dans le ventre de la baleine, puis les deux séquences conclusives (l'escalade d'un mur d'eau puis "le grand tout") scandaleusement longues.

N'allons pas crier au génie juste parce que des animateurs en ont foutu partout.