Entre les souvenirs d'acclamation qui me restaient de Cannes et ma découverte récente et appréciée de Moretti, mes attentes m'ont joué un mauvais tour... Mia Madre, c'est le cinéma d'un auteur qui a besoin de parler de lui. Et il le fait avec modestie, avec sobriété, avec maîtrise, parce que c'est une nécessité personnelle, jamais un besoin d'épater la galerie, ce qui le place loin au-dessus d'un tas de réalisateurs imbus de leur personne. Il n'empêche, au bout de l'histoire, ça reste sa vie, l'hommage à *sa* mère, la révérence à *sa* profession. J'admire, dans une certaine mesure, la lucidité de l'homme et la clarté avec laquelle il partage son récit. Mais contrairement à La chambre du fils, où sa mise en scène caractérisée appuyait délicatement la dimension fictionnelle du drame et suscitait plus d'empathie chez moi, il s'abandonne complètement à l'intime dans Mia Madre, et je ne trouve pas bien ma place dans son auto-thérapie, cette conversation qu'il tient avec lui-même. Bref. C'est une histoire touchante, mais je n'en suis pas le public.
Entre les souvenirs d'acclamation qui me restaient de Cannes et ma découverte récente et appréciée de Moretti, mes attentes m'ont joué un mauvais tour... Mia Madre, c'est le cinéma d'un auteur qui a besoin de parler de lui. Et il le fait avec modestie, avec sobriété, avec maîtrise, parce que c'est une nécessité personnelle, jamais un besoin d'épater la galerie, ce qui le place loin au-dessus d'un tas de réalisateurs imbus de leur personne. Il n'empêche, au bout de l'histoire, ça reste sa vie, l'hommage à *sa* mère, la révérence à *sa* profession. J'admire, dans une certaine mesure, la lucidité de l'homme et la clarté avec laquelle il partage son récit. Mais contrairement à La chambre du fils, où sa mise en scène caractérisée appuyait délicatement la dimension fictionnelle du drame et suscitait plus d'empathie chez moi, il s'abandonne complètement à l'intime dans Mia Madre, et je ne trouve pas bien ma place dans son auto-thérapie, cette conversation qu'il tient avec lui-même. Bref. C'est une histoire touchante, mais je n'en suis pas le public.