James Gray tire la corde de la tragédie trop fort, trop longtemps, alors forcément ça finit par casser. Le début de Little Odessa met à l'aise, avec sa photographie appliquée et ses personnages archétypaux qui permettent de se faire très rapidement une idée de la situation ; le souci étant que le scénario ne va par la suite jamais s'éloigner des sentiers battus, plongeant avec morgue et sans retenue dans les clichés du film criminel sans même chercher à les comprendre un peu. C'est l'histoire d'une famille condamnée par un réalisateur à disparaître dans la misère et l'opprobre, émaillée d'un peu de violence pour maintenir l'intérêt du public et se la jouer sérieux ; un fantasme cinématographique qui, même dans sa part de vérité, ne me concerne en rien.
Le programme de cette lente agonie étant plus que confirmé au bout d'une demi-heure, fatalement, l'exécution a progressivement eu raison de ma suspension d'incrédulité. Qu'il s'agisse des multiples facilités scénaristiques (bon dieu, c'était déjà assez débile de revenir dans la ville où tout le monde cherche à le tuer, pourquoi est-ce qu'il ne se tire pas une fois qu'il a rempli son contrat ?), de la tronche de deux mètres de long de Tim Roth, du padre qui te sort sans sourciller des "je suis désolé" après avoir tabassé le fiston hors-champ, ou encore de ces chœurs tellement trahis par l'indécision de l'histoire qu'ils en deviennent franchement lourdingues, on a devant les yeux un cinéma qui se la joue, par ailleurs tellement investi dans le recyclage de codes vaseux qu'il ne se remet jamais en question. De la détermination et de la cohérence dans le projet, ça il y en a ; pour l'originalité ou la pertinence il faudra repasser. Pas grave, Gray se fera pardonner avec The Yards six ans plus tard.
James Gray tire la corde de la tragédie trop fort, trop longtemps, alors forcément ça finit par casser. Le début de Little Odessa met à l'aise, avec sa photographie appliquée et ses personnages archétypaux qui permettent de se faire très rapidement une idée de la situation ; le souci étant que le scénario ne va par la suite jamais s'éloigner des sentiers battus, plongeant avec morgue et sans retenue dans les clichés du film criminel sans même chercher à les comprendre un peu. C'est l'histoire d'une famille condamnée par un réalisateur à disparaître dans la misère et l'opprobre, émaillée d'un peu de violence pour maintenir l'intérêt du public et se la jouer sérieux ; un fantasme cinématographique qui, même dans sa part de vérité, ne me concerne en rien.
Le programme de cette lente agonie étant plus que confirmé au bout d'une demi-heure, fatalement, l'exécution a progressivement eu raison de ma suspension d'incrédulité. Qu'il s'agisse des multiples facilités scénaristiques (bon dieu, c'était déjà assez débile de revenir dans la ville où tout le monde cherche à le tuer, pourquoi est-ce qu'il ne se tire pas une fois qu'il a rempli son contrat ?), de la tronche de deux mètres de long de Tim Roth, du padre qui te sort sans sourciller des "je suis désolé" après avoir tabassé le fiston hors-champ, ou encore de ces chœurs tellement trahis par l'indécision de l'histoire qu'ils en deviennent franchement lourdingues, on a devant les yeux un cinéma qui se la joue, par ailleurs tellement investi dans le recyclage de codes vaseux qu'il ne se remet jamais en question. De la détermination et de la cohérence dans le projet, ça il y en a ; pour l'originalité ou la pertinence il faudra repasser. Pas grave, Gray se fera pardonner avec The Yards six ans plus tard.