Ca me rappelle Tabou sorti toute fin 2012, et qui avait raté pour ça l'essentiel des tops ciné de l'année alors que c'était pourtant un incontournable. Pour son troisième film mi-contemplatif mi-fulgurant, Ciro Guerra tente de rendre un hommage presque définitif à toutes ces micro-civilisations étouffées par les prémices de l'exploitation de l'Amazone au début du siècle et, ma foi, il est pas loin de cartonner. Le Monde promettait du Apocalypse Now, du Tabou et du Fitzcarraldo, et aussi surprenant que ça paraisse, c'est une description assez fidèle de ce voyage dans les tréfonds de l'Amérique du Sud.
Sur deux époques parallèles (Tabou), dans un noir et blanc intemporel (Tabou, seconde partie), deux scientifiques remontent le fleuve (Fitzcarraldo, Apocalypse Now) et sont chacun confrontés à des épisodes presque auto-contenus qui, réassemblés, peignent le tableau cauchemardesque d'une civilisation au bord du gouffre (AN). Obsessionnel et aventureux (Fitzcarraldo), intime et sentimental (AN), historique et mythique (Tabou), L'étreinte du serpent brasse ses références avec un naturel qui rend l'image et les événements à chaque instant fascinants. Certaines répliques s'apparentent presque à des citations directes ("This is madness" et sa vibe "The horror", et évidemment 2001 un peu plus tard), mais grâce à sa mise en scène assurée et visuellement magnifique, ainsi qu'au puissant caractère anthropologique de son scénario, Guerra parvient à citer ses maîtres sans pour autant faire de la redite.
Même si elles ne sont jamais pesantes, il est sans doute légitime de trouver ces influences légèrement trop flagrantes, d'autant plus qu'en les mélangeant ainsi, Guerra ne parvient pas à approfondir son film avec autant d'originalité et de réflexion que ses sources d'inspiration principales (d'où le 8 plutôt que 9... pour l'instant). M'enfin, c'est déjà bien assez phénoménal comme ça. Et avec ce second semestre 2015 qui ne m'a guère offert que Le Fils de Saul (sérieux, mon top 30 n'a pratiquement pas changé depuis le milieu de l'été), j'accueille celui-ci les bras grand ouverts.
Ca me rappelle Tabou sorti toute fin 2012, et qui avait raté pour ça l'essentiel des tops ciné de l'année alors que c'était pourtant un incontournable. Pour son troisième film mi-contemplatif mi-fulgurant, Ciro Guerra tente de rendre un hommage presque définitif à toutes ces micro-civilisations étouffées par les prémices de l'exploitation de l'Amazone au début du siècle et, ma foi, il est pas loin de cartonner. Le Monde promettait du Apocalypse Now, du Tabou et du Fitzcarraldo, et aussi surprenant que ça paraisse, c'est une description assez fidèle de ce voyage dans les tréfonds de l'Amérique du Sud.
Sur deux époques parallèles (Tabou), dans un noir et blanc intemporel (Tabou, seconde partie), deux scientifiques remontent le fleuve (Fitzcarraldo, Apocalypse Now) et sont chacun confrontés à des épisodes presque auto-contenus qui, réassemblés, peignent le tableau cauchemardesque d'une civilisation au bord du gouffre (AN). Obsessionnel et aventureux (Fitzcarraldo), intime et sentimental (AN), historique et mythique (Tabou), L'étreinte du serpent brasse ses références avec un naturel qui rend l'image et les événements à chaque instant fascinants. Certaines répliques s'apparentent presque à des citations directes ("This is madness" et sa vibe "The horror", et évidemment 2001 un peu plus tard), mais grâce à sa mise en scène assurée et visuellement magnifique, ainsi qu'au puissant caractère anthropologique de son scénario, Guerra parvient à citer ses maîtres sans pour autant faire de la redite.
Même si elles ne sont jamais pesantes, il est sans doute légitime de trouver ces influences légèrement trop flagrantes, d'autant plus qu'en les mélangeant ainsi, Guerra ne parvient pas à approfondir son film avec autant d'originalité et de réflexion que ses sources d'inspiration principales (d'où le 8 plutôt que 9... pour l'instant). M'enfin, c'est déjà bien assez phénoménal comme ça. Et avec ce second semestre 2015 qui ne m'a guère offert que Le Fils de Saul (sérieux, mon top 30 n'a pratiquement pas changé depuis le milieu de l'été), j'accueille celui-ci les bras grand ouverts.