On m'avait vendu Les jardins statuaires sur les problématiques féministes ; elles sont en fait plutôt survolées. L'auteur met en scène un sexisme systémique, mais n'échappe pas, en définitive, à des clichés d'écriture. C'est un peu décevant de voir le narrateur se définir, ultimement, comme sauveteur des orphelines et des prostituées...
Son parcours intérieur et son errance personnelle, cependant, sont plus intéressants. Voyageur et écrivain, explorateur éperdu, sa quête confuse et arbitraire définit pourtant un caractère fondamental. C'est sa fébrilité insatiable qui élargit le cadre de l'action, repousse sans cesse les frontières du monde accessible vers des territoires mystérieux.
Le style, finalement, reflète cette ambivalence plutôt frustrante. D'un côté, la rareté générale du langage confine à la préciosité (et c'est moi qui ose le dire), comme si l'auteur se soumettait à l'image inconsciemment assimilée d'une littérature aussi affirmée que ronflante. De l'autre, à plusieurs reprises, les structures établies se rompent sous l'énergie d'irrépressibles élans surréalistes. Et c'est dans ces moments exaltés d'étonnement et d'abandon face à ses pouvoirs révélés, que Jacques Abeille transmet une vision nouvelle.
On m'avait vendu Les jardins statuaires sur les problématiques féministes ; elles sont en fait plutôt survolées. L'auteur met en scène un sexisme systémique, mais n'échappe pas, en définitive, à des clichés d'écriture. C'est un peu décevant de voir le narrateur se définir, ultimement, comme sauveteur des orphelines et des prostituées...
Son parcours intérieur et son errance personnelle, cependant, sont plus intéressants. Voyageur et écrivain, explorateur éperdu, sa quête confuse et arbitraire définit pourtant un caractère fondamental. C'est sa fébrilité insatiable qui élargit le cadre de l'action, repousse sans cesse les frontières du monde accessible vers des territoires mystérieux.
Le style, finalement, reflète cette ambivalence plutôt frustrante. D'un côté, la rareté générale du langage confine à la préciosité (et c'est moi qui ose le dire), comme si l'auteur se soumettait à l'image inconsciemment assimilée d'une littérature aussi affirmée que ronflante. De l'autre, à plusieurs reprises, les structures établies se rompent sous l'énergie d'irrépressibles élans surréalistes. Et c'est dans ces moments exaltés d'étonnement et d'abandon face à ses pouvoirs révélés, que Jacques Abeille transmet une vision nouvelle.