Le kaléidoscope infernal de Desplechin. Ce langage a creusé son sillon dans l'esprit du spectateur curieux, reprenant vie avec toujours plus de force à chaque nouvel épisode. Mais Les Fantômes d'Ismaël ne se contentent plus de la dévotion infinie de leur prétendant, refusent de glisser éternellement entre ses doigts, et grondent d'insatisfaction. Desplechin veut déverser toute sa confusion géniale, toute sa folie effrayante. Il est à bout, et ses mondes explosent d'épuisement mental dans une conflagration symphonique.
Grotesque et monstrueux, l'art ne s'incarne plus seulement sur la pellicule : il proclame son autonomie avec une euphorie rageuse, et brise le montage, la musique, et surtout le mode d'écriture, en un millier d'éclats. Lynch avait Inland Empire, et Desplechin a désormais Les Fantômes d'Ismaël. Avec sa voix de velours maniaque, Amalric, transi, est un pantin ricanant dans les filets de sa propre création. Le piège se referme, plus trompeur qu'une ivresse imprévisible ; la cerise Cotillard n'était qu'un leurre à la surface d'un abysse d'absinthe.
Un jalon majeur pour le cinéma français, un accomplissement sublime pour son auteur...
Le kaléidoscope infernal de Desplechin. Ce langage a creusé son sillon dans l'esprit du spectateur curieux, reprenant vie avec toujours plus de force à chaque nouvel épisode. Mais Les Fantômes d'Ismaël ne se contentent plus de la dévotion infinie de leur prétendant, refusent de glisser éternellement entre ses doigts, et grondent d'insatisfaction. Desplechin veut déverser toute sa confusion géniale, toute sa folie effrayante. Il est à bout, et ses mondes explosent d'épuisement mental dans une conflagration symphonique.
Grotesque et monstrueux, l'art ne s'incarne plus seulement sur la pellicule : il proclame son autonomie avec une euphorie rageuse, et brise le montage, la musique, et surtout le mode d'écriture, en un millier d'éclats. Lynch avait Inland Empire, et Desplechin a désormais Les Fantômes d'Ismaël. Avec sa voix de velours maniaque, Amalric, transi, est un pantin ricanant dans les filets de sa propre création. Le piège se referme, plus trompeur qu'une ivresse imprévisible ; la cerise Cotillard n'était qu'un leurre à la surface d'un abysse d'absinthe.
Un jalon majeur pour le cinéma français, un accomplissement sublime pour son auteur...