Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire

A Series of Unfortunate Events

un film de Brad Silberling (2004)

Revu pour la première fois, une douzaine d'années après sa sortie. Un paradoxe, étant donné l'importance qu'a pu avoir cette série pour moi.

C'est loin d'être idéal, les trois premiers bouquins sont scannés à l'arrache et tout va beaucoup trop vite. C'est cohérent avec le ton comique qui prédomine largement dans le film... sauf que dans la saga originale, c'était le drame et le mystère qui prévalaient largement ! Typiquement la mort de l'oncle Monty, déchirante dans le deuxième livre, mais à peine aperçue à l'écran. Il y a plusieurs facilités vis-à-vis de la continuité, aussi...

N'empêche que je l'aime bien, cette adaptation impie. Je me souviens qu'à l'époque, techniquement, il était de bon ton de dire que c'était du sous-Burton. En fait Burton n'a pas encore acheté les droits sur l'utilisation d'une esthétique gothique et/ou victorienne dans des films populaires, donc c'était vraiment un non-débat. Alors oui, il y a Coleen Atwood, la costumière de Burton ; en l'occurrence les décors et les costumes constituent vraiment un travail de tout premier ordre, et s'apprécient presque indépendamment de tout ce qui peut se passer autour. Le film a grappillé une statuette tout à fait méritée pour les maquillages et les coiffures. Jim Carrey, même si son interprétation du Comte Olaf est très biaisée en faveur de l'humour, ça m'empêche pas de le trouver drôle. Et puis musique de Thomas Newman, photo d'Emmanuel Lubezki, montage de Michael Kahn (un protégé de Spielberg)... C'est à se demander où ils ont trouvé l'argent pour assembler une telle équipe.

Netflix ne devrait pas trop peiner à adopter un rythme plus fidèle aux bouquins, mais il y aura quand même du boulot à accomplir sur le reste pour se montrer à la hauteur de ce qui a déjà été accompli !