Le premier long-métrage du brésilien Kleber Mendonça Filho laisse présager une belle carrière de festivalier, et la sélection de son prochain film à Cannes n'étonne en rien. Son cinéma est riche en métaphores, tournant autour du contexte social de son pays, plus particulièrement sur la classe moyenne ascendante. Une population représentée avec variété et honnêteté (manifestes avec les innombrables décors intérieurs visités), méthodique et déterminée dans sa volonté de progresser, mais souvent aussi oisive et rongée par la peur de la perte de ses acquis. Plus j'y repense, plus je comprends de scènes qui m'avaient surtout interpellé pour leurs qualités esthétiques ; voilà un réalisateur qui observe finement son milieu et partage ses constats avec savoir-faire et humilité. Le seul hic vient de moi, qui ne me sens pas concerné par cet écosystème, cloîtré très loin dans de grandes tours froides à l'autre bout du monde.
Enfin, presque. L'autre reproche que j'aurais à faire concerne la conclusion, abrupte et assez artificielle. Avec cette backstory surprise, Mendonça Filho a fini de rompre la confiance que j'avais accordée en son concept déjà un peu sous-exploité, qui consistait à construire ses plans plus sur des sons sur des images. La construction est modeste mais remarquable, elle génère efficacement de la tension et de l'attention de la part du spectateur averti, même si sa portée symbolique a tendance à s'étioler au fil du récit. M'enfin encore une fois, la vision et les connaissances techniques sont bel et bien présentes, c'est du cinéma contemporain de qualité.
Le premier long-métrage du brésilien Kleber Mendonça Filho laisse présager une belle carrière de festivalier, et la sélection de son prochain film à Cannes n'étonne en rien. Son cinéma est riche en métaphores, tournant autour du contexte social de son pays, plus particulièrement sur la classe moyenne ascendante. Une population représentée avec variété et honnêteté (manifestes avec les innombrables décors intérieurs visités), méthodique et déterminée dans sa volonté de progresser, mais souvent aussi oisive et rongée par la peur de la perte de ses acquis. Plus j'y repense, plus je comprends de scènes qui m'avaient surtout interpellé pour leurs qualités esthétiques ; voilà un réalisateur qui observe finement son milieu et partage ses constats avec savoir-faire et humilité. Le seul hic vient de moi, qui ne me sens pas concerné par cet écosystème, cloîtré très loin dans de grandes tours froides à l'autre bout du monde.
Enfin, presque. L'autre reproche que j'aurais à faire concerne la conclusion, abrupte et assez artificielle. Avec cette backstory surprise, Mendonça Filho a fini de rompre la confiance que j'avais accordée en son concept déjà un peu sous-exploité, qui consistait à construire ses plans plus sur des sons sur des images. La construction est modeste mais remarquable, elle génère efficacement de la tension et de l'attention de la part du spectateur averti, même si sa portée symbolique a tendance à s'étioler au fil du récit. M'enfin encore une fois, la vision et les connaissances techniques sont bel et bien présentes, c'est du cinéma contemporain de qualité.