Une fois de plus, Imamura mêle le conte social, le drame familial, et aussi un peu le récit mythologique. Avec, comparé à Narayama et au Profond désir des dieux, quelques instincts documentaires au début du film ; avant de se plonger dans l'étude de mœurs à plusieurs niveaux, il revêt en effet les atours d'un témoignage sur la production amateur des premières bobines pornographiques japonaises. Mais bon, comme indiqué par le titre secondaire, "Introduction à l'anthropologie", l'affaire va bel et bien plus loin que le fait divers.
Je crois que je n'avais pas les prérequis nécessaires pour ce cours-là, cependant. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Imamura ne facilite pas la tâche du spectateur. Au début du film, la chronologie met un peu de temps à se linéariser, on peine à comprendre l'enchaînement des scènes, et pour ne rien arranger le personnage principal n'est pas directement rendu explicite.
Les séquences finissent par se suivre dans un sens temporel fixe, mais le déroulement des événements n'est pas beaucoup plus clair, dans la mesure où Imamura ne travaille vraiment pas ses transitions. Ah, ça oui, la composition de chaque plan est finement travaillée, mais sans ce travail de rapide mise en contexte (l'écriture en est habituellement transparente et simple, pourtant), on passe trop de temps à raccorder les wagons et on en rate la moitié de la signification du passage. C'est comme avancer dans une galerie de musée en étant à chaque fois distrait entre deux tableaux par un mur de parpaings bruts.
Il faut noter aussi que le noir et blanc est plus contrasté que d'habitude, et il me semble que ça complexifie encore un peu plus le travail intellectuel nécessaire pour aborder les messages du scénario. C'est assez ironique de constater que, sur presque le même sujet, Antiporno se révélait assez clair, alors qu'il sollicitait les sens de façon bien plus nerveuse et pressante. Ironique, mais peut-être logique aussi, en fait.
Une fois de plus, Imamura mêle le conte social, le drame familial, et aussi un peu le récit mythologique. Avec, comparé à Narayama et au Profond désir des dieux, quelques instincts documentaires au début du film ; avant de se plonger dans l'étude de mœurs à plusieurs niveaux, il revêt en effet les atours d'un témoignage sur la production amateur des premières bobines pornographiques japonaises. Mais bon, comme indiqué par le titre secondaire, "Introduction à l'anthropologie", l'affaire va bel et bien plus loin que le fait divers.
Je crois que je n'avais pas les prérequis nécessaires pour ce cours-là, cependant. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Imamura ne facilite pas la tâche du spectateur. Au début du film, la chronologie met un peu de temps à se linéariser, on peine à comprendre l'enchaînement des scènes, et pour ne rien arranger le personnage principal n'est pas directement rendu explicite.
Les séquences finissent par se suivre dans un sens temporel fixe, mais le déroulement des événements n'est pas beaucoup plus clair, dans la mesure où Imamura ne travaille vraiment pas ses transitions. Ah, ça oui, la composition de chaque plan est finement travaillée, mais sans ce travail de rapide mise en contexte (l'écriture en est habituellement transparente et simple, pourtant), on passe trop de temps à raccorder les wagons et on en rate la moitié de la signification du passage. C'est comme avancer dans une galerie de musée en étant à chaque fois distrait entre deux tableaux par un mur de parpaings bruts.
Il faut noter aussi que le noir et blanc est plus contrasté que d'habitude, et il me semble que ça complexifie encore un peu plus le travail intellectuel nécessaire pour aborder les messages du scénario. C'est assez ironique de constater que, sur presque le même sujet, Antiporno se révélait assez clair, alors qu'il sollicitait les sens de façon bien plus nerveuse et pressante. Ironique, mais peut-être logique aussi, en fait.