Le narcisse noir

Black Narcissus

un film de Emeric Pressburger, Michael Powell (1947)

Moui. À part son exotisme himalayen (limité par les grandes toiles peintes des Pinewood Studios, malgré ma bonne foi), dans sa première heure, ce Technicolor n'a plus grand-chose à défendre. Il y a des nonnes et des rivalités et des allusions érotiques. Et ensuite ? On s'en fout un peu de la sœur Gladys qui est allée s'exiler au Népal alors qu'elle aimait faire des galipettes avec son fiancé quelques années auparavant, non ? Sa crise de foi, c'est pas mon problème, et le scénario ne m'a vraiment pas encouragé à l'adopter.

Je dis "plus grand-chose", parce que les accomplissements techniques de Powell/Pressburger sont quand même au rendez-vous, et plus que la psychanalyse de comptoir, ça donne au film des airs modernes assez fascinants. C'est encore plus vrai dans la dernière demi-heure, un petit festival de panique et de terreur animés par un montage qui ferait frémir de jeunes metteurs en scène encore aujourd'hui. Un peu tardif et vain, du coup, mais j'y ai retrouvé avec plaisir des bouts du Peeping Tom (réalisé par Powell une douzaine d'années plus tard), et ça ne se refuse pas.