Le garde du corps

Ouais, je sais, blasphème, etc. Il y a deux ans, étant donné l'aura du réalisateur bien plus que mon expérience de son cinéma, je m'imaginais avec plaisir découvrir tous les Kurosawa au fil de ma vie. Depuis, j'avais bien plus de doutes quant à mon appréciation intégrale de son art (sans remettre en cause mon admiration pour Rashomon et Les Sept Samouraïs), et aujourd'hui ça s'est confirmé.

C'est assez simple, Toshiro Mifune est irréprochable et le cadrage est pas mal, mais en-dehors de ça je sais pas quoi retenir. Des personnages secondaires aussi farceurs que pourris jusqu'à la moelle, à la fois artificiels et trop surjoués à mon goût, et une intrigue en aller-retours aussi générique que blasante. J'étais en forme en entrant dans la salle, et pourtant je me suis pris à pioncer au milieu de la séance. La mise en scène est correcte (on va dire que la direction d'acteurs outrée est un choix assumé) mais il n'y a pas non plus de quoi mettre Kurosawa sur un piédestal. Il y a un côté plaisir coupable à voir des pécores agiter leurs sabres dans le vide puis pleurer leur maman, m'enfin niveau commentaire sociétal ou bien prestige de grand classique, moi ça m'échappe.