Déception. Sorti dix ans après Gates of Heaven, ce troisième documentaire d'Errol Morris, plus connu parce qu'il a contribué à annuler la condamnation à perpétuité d'un innocent, s'avère bien moins pertinent. Un policier s'est fait abattre par un conducteur au cours d'un bête contrôle de routine, et le film engrange les témoignages pour retracer les événements liés à l'accusé et aux témoins du procès : à très peu de choses près, on est purement et simplement dans le fait divers.
Sans trop m'y connaître en histoire du documentaire, j'imagine que c'est un des premiers projets où la reconstitution et la dramatisation occupent une place principale. Mais de mon point de vue, ça n'excuse pas la proximité de The Thin Blue Line avec les enquêtes TV et autres tendances actuelles de média-poubelle : au contraire, Morris est peut-être bien coupable d'avoir précipité l'adoption de ce ton sensationnaliste. Et aussi finalement extrêmement barbant, puisqu'à l'inverse de Gates of Heaven, l'attention porte essentiellement sur les faits, et presque aucunement sur les émotions, sur l'humanité des participants.
Et ça touche jusqu'au montage, avec des cuts soudains sur des simili-cliffhangers, non mais les mecs... L'histoire est survendue dans une tentative artificielle de manipulation du spectateur. Déjà ça m'ennuie parce que ce brave gars accusé à tort (et mort dans l'anonymat il y a cinq ans), je suis désolé mais je m'en fous. Mais en plus idéologiquement c'est quand même puant. Il paraît qu'un des Weinstein avait voulu tremper dans la promotion, parce qu'il trouvait qu'elle ne jouait pas assez sur les passions et les angoisses du spectateur. Tout est dit...
Déception. Sorti dix ans après Gates of Heaven, ce troisième documentaire d'Errol Morris, plus connu parce qu'il a contribué à annuler la condamnation à perpétuité d'un innocent, s'avère bien moins pertinent. Un policier s'est fait abattre par un conducteur au cours d'un bête contrôle de routine, et le film engrange les témoignages pour retracer les événements liés à l'accusé et aux témoins du procès : à très peu de choses près, on est purement et simplement dans le fait divers.
Sans trop m'y connaître en histoire du documentaire, j'imagine que c'est un des premiers projets où la reconstitution et la dramatisation occupent une place principale. Mais de mon point de vue, ça n'excuse pas la proximité de The Thin Blue Line avec les enquêtes TV et autres tendances actuelles de média-poubelle : au contraire, Morris est peut-être bien coupable d'avoir précipité l'adoption de ce ton sensationnaliste. Et aussi finalement extrêmement barbant, puisqu'à l'inverse de Gates of Heaven, l'attention porte essentiellement sur les faits, et presque aucunement sur les émotions, sur l'humanité des participants.
Et ça touche jusqu'au montage, avec des cuts soudains sur des simili-cliffhangers, non mais les mecs... L'histoire est survendue dans une tentative artificielle de manipulation du spectateur. Déjà ça m'ennuie parce que ce brave gars accusé à tort (et mort dans l'anonymat il y a cinq ans), je suis désolé mais je m'en fous. Mais en plus idéologiquement c'est quand même puant. Il paraît qu'un des Weinstein avait voulu tremper dans la promotion, parce qu'il trouvait qu'elle ne jouait pas assez sur les passions et les angoisses du spectateur. Tout est dit...