C'est peut-être moi qui ai l'esprit encombré, mais il me semble que des programmes incompatibles s'affrontent dans L'Apollonide. En quoi le tableau timidement naturaliste d'une maison close en 1900 peut-il fournir un commentaire sur la prostitution contemporaine (comme le prétend clairement l'ultime scène) ? Est-il bien sérieux de s'adonner à une décadence de costumes et de musique, face à un enjeu social dont le film a conscience des répercussions humaines ? Et comment concilier la sollicitude pour les filles que de nombreuses scènes portent, quand le scénario et la mise en scène semblent à égale mesure animées par un intérêt morbide pour les sévices supportés par leurs corps ?
La représentation de la prostitution est ici plus renseignée, et moins immédiatement dégradante, que ce que les médias ont l'habitude de témoigner. Mais je garde quand même le sentiment que Bonello l'exploite comme un outil cinématographique, un jeu de fantasmes qui manque de cœur, de réflexion et d'engagement.
C'est peut-être moi qui ai l'esprit encombré, mais il me semble que des programmes incompatibles s'affrontent dans L'Apollonide. En quoi le tableau timidement naturaliste d'une maison close en 1900 peut-il fournir un commentaire sur la prostitution contemporaine (comme le prétend clairement l'ultime scène) ? Est-il bien sérieux de s'adonner à une décadence de costumes et de musique, face à un enjeu social dont le film a conscience des répercussions humaines ? Et comment concilier la sollicitude pour les filles que de nombreuses scènes portent, quand le scénario et la mise en scène semblent à égale mesure animées par un intérêt morbide pour les sévices supportés par leurs corps ?
La représentation de la prostitution est ici plus renseignée, et moins immédiatement dégradante, que ce que les médias ont l'habitude de témoigner. Mais je garde quand même le sentiment que Bonello l'exploite comme un outil cinématographique, un jeu de fantasmes qui manque de cœur, de réflexion et d'engagement.