Labyrinthe

Labyrinth

un film de Jim Henson (1986)

Il me semble que j'ai vu ce film de fantasy enfantine à deux ou trois occasions, assez jeune. C'était probablement la première fois que je voyais Bowie à l'écran, même s'il m'a encore fallu quelques années pour apprendre qui il était. De façon plus marquante, je pense que c'était le premier personnage queer que je voyais à l'écran ; je ne comprenais pas ce qui se passait, mais ça n'empêchait pas une fascination certaine...

Revu à 24 ans, il n'y a plus beaucoup de magie qui subsiste. Je ne vois plus l'aventure merveilleuse, mais une gamine gâtée qui apprend un peu la vie. Je ne vois plus la quête contre la montre, mais une réécriture maladroite du Wizard of Oz, avec des raccourcis indifférents et des effets spéciaux pas toujours heureux.

Quant à Bowie, dont la musique m'obsède désormais à un tout autre niveau que les looks, l'expérience fantasy-spandex à la sauce 80s ne se classe pas parmi ses plus beaux moments... Je note tout de même que les motivations de son personnage, sibyllines dans la diégèse, prennent des couleurs une fois mises en regard avec sa carrière : à une époque où, malgré les critiques acides, le monde du spectacle continuait de lui faire la cour, et qu'il pouvait s'entourer de collaborateurs et fêtards veules pour passer ses propres caprices de star oisive. Dans une des scènes, Bowie ordonne à ses sujets gobelins de rire à sa blague minable. Alors que ceux-ci s'exécutent promptement, Bowie les regarde d'un air mi-haineux, mi-triste, puis son visage prend un autre masque et il se jette dans la marrade générale. Tout est dans cette demi-seconde.