À force d'enchaîner les films, derrière lesquels grouillent (dans le meilleur des cas) toute une équipe de techniciens talentueux, chapeautés par un metteur en scène aussi bien visionnaire que maître d'orchestre, j'avais perdu de vue le visage brut du génie.
Dans ce documentaire, Patrick Bokanowski s'efface derrière les mains du peintre Henri Dimier, pour laisser la créativité pure s'exprimer. Animé des mêmes intentions, mais bien moins poseur que Le Mystère Picasso qu'avait signé Clouzot (la faute au modèle ?), La part du hasard est d'une humilité et d'une candeur vivifiantes. La préparation technique de Dimier est d'une expertise intraitable, mais l'exécution de ses dessins est d'une spontanéité encore plus extrême. La caméra, neutre, filme le spectacle de son inconscient et de son expérience versés sur le papier, sans aucun filtre rédhibitoire (sinon parfois celui de la patience). Les explications imagées, parfois très abstraites, avec lesquelles il commente son œuvre, sont d'un naturel tout aussi radical et fascinant.
Liberté, fantaisie et hasard : trois points cardinaux (sic.) comme des biens communs universels, mais qu'il faut savoir cultiver.
À force d'enchaîner les films, derrière lesquels grouillent (dans le meilleur des cas) toute une équipe de techniciens talentueux, chapeautés par un metteur en scène aussi bien visionnaire que maître d'orchestre, j'avais perdu de vue le visage brut du génie.
Dans ce documentaire, Patrick Bokanowski s'efface derrière les mains du peintre Henri Dimier, pour laisser la créativité pure s'exprimer. Animé des mêmes intentions, mais bien moins poseur que Le Mystère Picasso qu'avait signé Clouzot (la faute au modèle ?), La part du hasard est d'une humilité et d'une candeur vivifiantes. La préparation technique de Dimier est d'une expertise intraitable, mais l'exécution de ses dessins est d'une spontanéité encore plus extrême. La caméra, neutre, filme le spectacle de son inconscient et de son expérience versés sur le papier, sans aucun filtre rédhibitoire (sinon parfois celui de la patience). Les explications imagées, parfois très abstraites, avec lesquelles il commente son œuvre, sont d'un naturel tout aussi radical et fascinant.
Liberté, fantaisie et hasard : trois points cardinaux (sic.) comme des biens communs universels, mais qu'il faut savoir cultiver.