Comme pour Profond Désir des dieux, il faut s'accrocher pour que le film commence à livrer ses clés. La première heure est vraiment laborieuse ; on finit par comprendre qu'Imamura n'a aucune ambition naturaliste (un faux-sens répandu), mais cherche à conter une époque primitive, une construction de l'esprit où la civilisation est une tribu tiraillée entre des pulsions élémentaires (l'alimentation, le sexe, la reproduction) et des croyances mystiques. Les deux s'articulent par l'intermédiaire de la nature, faune et flore ; une jonction qui manifeste toute la puissance de la pensée animiste dans la civilisation japonaise. En fait, et tout à fait indépendamment de son déroulement au 19ème siècle, Narayama est un peu à la préhistoire ce que le Profond Désir est à l'Antiquité...
Bon sinon les décors naturels sont particulièrement impressionnants dans la dernière demi-heure. Les performances des acteurs aussi : je sais pas quel réalisateur parviendrait aujourd'hui à traîner son équipe au milieu d'une forêt dense et froide, à faire travailler les acteurs dans la boue, à les faire escalader des montagnes en tirant du lierre et en glissant dans les feuilles mortes... (Herzog s'est un peu calmé depuis les années 70-80, il ne compte pas.)
Cannes 1983 :
Palme d'Or : Narayama Bushiko
Grand Prix : Monty Python's The Meaning of Life
C'te schizophrénie...
Comme pour Profond Désir des dieux, il faut s'accrocher pour que le film commence à livrer ses clés. La première heure est vraiment laborieuse ; on finit par comprendre qu'Imamura n'a aucune ambition naturaliste (un faux-sens répandu), mais cherche à conter une époque primitive, une construction de l'esprit où la civilisation est une tribu tiraillée entre des pulsions élémentaires (l'alimentation, le sexe, la reproduction) et des croyances mystiques. Les deux s'articulent par l'intermédiaire de la nature, faune et flore ; une jonction qui manifeste toute la puissance de la pensée animiste dans la civilisation japonaise. En fait, et tout à fait indépendamment de son déroulement au 19ème siècle, Narayama est un peu à la préhistoire ce que le Profond Désir est à l'Antiquité...
Bon sinon les décors naturels sont particulièrement impressionnants dans la dernière demi-heure. Les performances des acteurs aussi : je sais pas quel réalisateur parviendrait aujourd'hui à traîner son équipe au milieu d'une forêt dense et froide, à faire travailler les acteurs dans la boue, à les faire escalader des montagnes en tirant du lierre et en glissant dans les feuilles mortes... (Herzog s'est un peu calmé depuis les années 70-80, il ne compte pas.)