Pleinement d'accord avec Antofisherb. La pub n'en fait pas des tonnes mais correspond très bien à l'esthétique de la marque, qui vise un public branché, moderne et un peu fou dans sa tête. C'est une façon qu'a la marque de flatter sa tranche d'acheteurs, qui ne sont pas là pour s'approvisionner en un produit ni se soumettre à une esthétique finement étudiée, mais pour laisser éclater leur caractère foutraque, leur bordel intérieur, leur originalité débridée (ou, au moins, celle qu'ils s'imaginent). Dans ce registre-là, ignorer le produit mais insister sur des valeurs abstraites met encore plus l'accent sur l'anti-matérialisme et l'anti-conformisme de ceux qui achètent Kenzo. On peut défendre que la pub est mensongère, mais dire que les publicitaires n'ont pas rempli leur boulot est un contre-sens assez phénoménal, si je peux me permettre.
Au-delà de ça, je trouve assez triste le fait de dire "c'est une pub, donc le produit et la marque doivent être au premier plan". Pourquoi chercher si fort l'aspect commercial d'une pub qui, d'ailleurs, ne te cible même pas ? Est-ce que tu ne préfères pas considérer ces quelques minutes comme un court-métrage autonome où le réalisateur, certes a un cahier des charges à remplir, mais est aussi libre d'exprimer sa volonté artistique ? Wes Anderson, Gregg Araki, Nicolas Winding Refn, ils sont nombreux à s'être prêtés à l'exercice et à avoir laissé leurs marques respectives sur ce genre de spot. Il existe tout un monde entre le court-métrage purement indépendant et un homme-sandwich sur vidéo, et j'ai l'impression que tu reproches à Kenzo World de ne pas s'inscrire clairement dans la catégorie "sandwich" que tu lui as attribuée, juste parce que Kenzo a aligné les sous pour mettre son nom de marque au bout des quatre minutes. En poussant cette logique jusqu'à une absurdité radicale, il faudrait jeter tous les films avec des gros producteurs qui ont eu l'outrecuidance de créer des produits dérivés, ou même de faire le moindre profit en dehors de la distribution en salles.
(en réponse à un texte)
Pleinement d'accord avec Antofisherb. La pub n'en fait pas des tonnes mais correspond très bien à l'esthétique de la marque, qui vise un public branché, moderne et un peu fou dans sa tête. C'est une façon qu'a la marque de flatter sa tranche d'acheteurs, qui ne sont pas là pour s'approvisionner en un produit ni se soumettre à une esthétique finement étudiée, mais pour laisser éclater leur caractère foutraque, leur bordel intérieur, leur originalité débridée (ou, au moins, celle qu'ils s'imaginent). Dans ce registre-là, ignorer le produit mais insister sur des valeurs abstraites met encore plus l'accent sur l'anti-matérialisme et l'anti-conformisme de ceux qui achètent Kenzo. On peut défendre que la pub est mensongère, mais dire que les publicitaires n'ont pas rempli leur boulot est un contre-sens assez phénoménal, si je peux me permettre.
Au-delà de ça, je trouve assez triste le fait de dire "c'est une pub, donc le produit et la marque doivent être au premier plan". Pourquoi chercher si fort l'aspect commercial d'une pub qui, d'ailleurs, ne te cible même pas ? Est-ce que tu ne préfères pas considérer ces quelques minutes comme un court-métrage autonome où le réalisateur, certes a un cahier des charges à remplir, mais est aussi libre d'exprimer sa volonté artistique ? Wes Anderson, Gregg Araki, Nicolas Winding Refn, ils sont nombreux à s'être prêtés à l'exercice et à avoir laissé leurs marques respectives sur ce genre de spot. Il existe tout un monde entre le court-métrage purement indépendant et un homme-sandwich sur vidéo, et j'ai l'impression que tu reproches à Kenzo World de ne pas s'inscrire clairement dans la catégorie "sandwich" que tu lui as attribuée, juste parce que Kenzo a aligné les sous pour mettre son nom de marque au bout des quatre minutes. En poussant cette logique jusqu'à une absurdité radicale, il faudrait jeter tous les films avec des gros producteurs qui ont eu l'outrecuidance de créer des produits dérivés, ou même de faire le moindre profit en dehors de la distribution en salles.