Inferno

J'imagine qu'Inferno a moins bonne réputation que Suspiria parce qu'il développe une histoire un peu plus complexe, se rendant par là vulnérable à un kitsch difficile à ignorer. Pourtant les prouesses techniques sont du même acabit, et ce n'était clairement pas pour son intrigue que Suspiria méritait d'être regardé... L'éclairage, le cadrage et le montage (y compris musical) montrent Argento au sommet de son art, et le cocktail est suffisamment intense pour transformer un scénario assez inepte en un film à frissons efficace et délicieux.

Malgré la bêtise de certains dialogues et de certaines actions, j'aurais même tendance à vouloir réhabiliter la construction narrative, qui dissémine les mystères sans chercher à se plier aux attentes de réponses de la part du public, qui multiplie les fausses pistes et les menaces sans laisser émerger de héros invincible ni de diablotin à abattre. Ah, c'est sûr que les histoires de Carpenter à la même époque étaient moins confuses, mais elles n'offraient pas non plus la même impression de maléfice rampant, malsain et inéluctable...