Le vécu d'une transidentité est assez difficile à expliquer, et encore plus à mettre en images. La mise en scène de Girl parvient à retranscrire le décalage ressenti entre soi-même et une société mal informée, et parfois agressive, face aux questions de genre.
Ailleurs, le choix d'une caméra distante s'avère contre-productif. Les plans glacés sur la silhouette de Lara, l'appréhension floue de la prise d'hormones, la description clinique de son opération de réattribution sexuelle... Ce style pseudo-naturaliste, que Haneke ne renierait pas, retranscrit de façon générique et assez imprécise le malaise d'une dysphorie de genre (le terme n'est jamais prononcé, car il ne faudrait pas confronter le public à un mot inconnu). Pire : ce portrait d'angoisse constante occulte complètement les effets libérateurs qu'apportent en réalité la plupart des transitions.
Tout sauf pudique, Girl trouve normal de scruter le corps d'une adolescente avec l'autorité d'un médecin, ainsi que de la contraindre à une sexualité dont seul son psy a exprimé le désir. Le parallèle établi entre ballet et transition médicale, censés se rejoindre dans une même mise à l'épreuve physique, est quant à lui douteux : le premier est un choix culturel et professionnel, tandis que la seconde relève plutôt d'une nécessité vitale. Enfin, rien ne saurait pardonner cette ultime scène d'automutilation génitale, filmée uniquement pour son attrait graphique, mais consacrant au passage les préjugés de monstruosité physique et de déséquilibre mental dont souffre injustement la communauté trans.
Bref, le film fait preuve d'un voyeurisme pesant et violent. Il prétend sensibiliser aux transidentités, et le voudrait sans doute, mais tombe précisément dans les travers qu'il dénonce. Rien de surprenant de la part d'un réalisateur qui, faute d'être directement affecté par le sujet, ne parvient à l'envisager que pour son potentiel dramatique. D'où l'importance de permettre aux personnes trans de raconter leurs propres histoires.
Le vécu d'une transidentité est assez difficile à expliquer, et encore plus à mettre en images. La mise en scène de Girl parvient à retranscrire le décalage ressenti entre soi-même et une société mal informée, et parfois agressive, face aux questions de genre.
Ailleurs, le choix d'une caméra distante s'avère contre-productif. Les plans glacés sur la silhouette de Lara, l'appréhension floue de la prise d'hormones, la description clinique de son opération de réattribution sexuelle... Ce style pseudo-naturaliste, que Haneke ne renierait pas, retranscrit de façon générique et assez imprécise le malaise d'une dysphorie de genre (le terme n'est jamais prononcé, car il ne faudrait pas confronter le public à un mot inconnu). Pire : ce portrait d'angoisse constante occulte complètement les effets libérateurs qu'apportent en réalité la plupart des transitions.
Tout sauf pudique, Girl trouve normal de scruter le corps d'une adolescente avec l'autorité d'un médecin, ainsi que de la contraindre à une sexualité dont seul son psy a exprimé le désir. Le parallèle établi entre ballet et transition médicale, censés se rejoindre dans une même mise à l'épreuve physique, est quant à lui douteux : le premier est un choix culturel et professionnel, tandis que la seconde relève plutôt d'une nécessité vitale. Enfin, rien ne saurait pardonner cette ultime scène d'automutilation génitale, filmée uniquement pour son attrait graphique, mais consacrant au passage les préjugés de monstruosité physique et de déséquilibre mental dont souffre injustement la communauté trans.
Bref, le film fait preuve d'un voyeurisme pesant et violent. Il prétend sensibiliser aux transidentités, et le voudrait sans doute, mais tombe précisément dans les travers qu'il dénonce. Rien de surprenant de la part d'un réalisateur qui, faute d'être directement affecté par le sujet, ne parvient à l'envisager que pour son potentiel dramatique. D'où l'importance de permettre aux personnes trans de raconter leurs propres histoires.