Ghost in the Shell

un film de Mamoru Oshii (1995)

Non que je cherche à dévaluer les talents impliqués, mais le Ghost in the Shell original m'a beaucoup rappelé Blade Runner : dans le temps qui est pris pour imaginer la ville du futur et pour la filmer proprement, dans l'enquête légèrement complexe et ultimement accessoire, et surtout dans les interrogations liées au transhumanisme.

Parce que la vie est la première des transcendances (cogito, ergo sum), parce que sa nature nous échappe fondamentalement et nous intimide aussi, nous demeurons incapables d'établir une limite d'extensions technologiques au-delà de laquelle le caractère « humain » serait déclaré perdu. Réciproquement, nous titubons quand il s'agit de définir un seuil à partir duquel une machine pourrait être qualifiée de vivante. Après l'intelligence, c'est le concept d'introspection dont l'exclusivité humaine s'effrite aujourd'hui. Derrière lui, le rempart de l'orgueilleuse conscience semble de plus en plus frêle.