Le personnage incarné dans Genderwrecked se lance dans une quête complexe : comprendre cette mystérieuse notion que l'on appelle « genre ». Peut-être les créatures des îles environnantes l'aideront-elles à y voir plus clair ?
Ma réflexion personnelle sur le sujet n'est pas franchement aboutie. Le genre est une construction sociale, soit. Mais l'unanimité s'évanouit rapidement, entre autres sur la possibilité ou non de définir le genre indépendamment d'une binarité féminin/masculin. Même la non-binarité n'existe que par rapport à la binarité...
Pour répondre à l'urgence d'exprimer mon identité, j'ai coupé court au débat et adopté une position empirique : le genre, c'est ce que je respecte ou ce que je transgresse, dans mes actions quotidiennes, par rapport à cette binarité. Cette définition ne me convient que parce que je ne m'y arrête pas. Mélanger comme ça essentialisme (le genre est vecteur d'expression d'une identité) et structuralisme (le genre n'existe que dans un cadre interrelationnel), c'est franchement brouillon. De quelles normes parle-t-on ? Existent-elles seulement ? Il y a évidemment des caractères, des dynamiques, qui d'un groupe à l'autre se rejoignent, mais où place-t-on la limite entre ce qui relève du genre et le reste ?
Juste un exemple, pour ralentir sur les abstractions. Je me débrouille en informatique. Est-ce que c'est un trait qu'il serait pertinent d'appréhender vis-à-vis de mon genre plutôt féminin ? Ou de ma transidentité ? Ou de mon éducation ? Ou de ma personnalité solitaire ? Ou d'une attirance innée pour les algorithmes ? Ce n'est ni parce que je suis féminine que je suis versée en informatique, ni parce que je suis versée en informatique que je suis féminine. Même chose si je revendiquais un genre masculin, bien sûr.
Comme le genre ne définit ni n'est assujetti à aucun caractère, il ne peut qu'être une revendication individuelle (qu'elle soit explicite ou passive). Mais alors, rien n'oblige à se reconnaître par rapport à la binarité féminin/masculin. Plus fort encore : il n'est pas moins légitime de se reconnaître par rapport à cette binarité que par rapport à un ou plusieurs des caractères sus-cités, ou même à un méta-caractère d'une portée semblable aux deux genres traditionnels. Si je veux être cohérente, et si je n'avais pas peur d'être mise à l'écart pour refuser de me positionner par rapport à la binarité, je n'aurais pas plus de raison de me dire-être femme que de me dire-être licorne hyperdimensionnelle. Pourquoi pas.
C'est là qu'intervient Genderwrecked, à la découverte d'un monde où les personnes « qui nous veulent du mal » ont disparu depuis plusieurs milliers d'années, de sorte que la peur elle-même a sombré dans l'oubli. Sans la moindre prétention, le jeu s'inscrit dans une avant-garde radicale, où le concept juste émergent de post-genre est exploré à l'aide de dessins frustes et dissonnants, sur fond d'ASCII art rudimentaire.
Que je sois fatiguée ou que j'aie dit ce que j'avais à dire, je n'ai plus envie d'écrire, alors je vais abréger la suite. Ambiance post-apocalyptique, comme dans Capital Retour. La fin du genre est un effondrement terrifiant et comique. La figure du monstre pour capter l'étrangeté de la différence. L'alternance entre le parler twitter et les confessions plus tranquilles et touchantes. Punk. Il faut oser l'approcher pour se comprendre.
Le personnage incarné dans Genderwrecked se lance dans une quête complexe : comprendre cette mystérieuse notion que l'on appelle « genre ». Peut-être les créatures des îles environnantes l'aideront-elles à y voir plus clair ?
Ma réflexion personnelle sur le sujet n'est pas franchement aboutie. Le genre est une construction sociale, soit. Mais l'unanimité s'évanouit rapidement, entre autres sur la possibilité ou non de définir le genre indépendamment d'une binarité féminin/masculin. Même la non-binarité n'existe que par rapport à la binarité...
Pour répondre à l'urgence d'exprimer mon identité, j'ai coupé court au débat et adopté une position empirique : le genre, c'est ce que je respecte ou ce que je transgresse, dans mes actions quotidiennes, par rapport à cette binarité. Cette définition ne me convient que parce que je ne m'y arrête pas. Mélanger comme ça essentialisme (le genre est vecteur d'expression d'une identité) et structuralisme (le genre n'existe que dans un cadre interrelationnel), c'est franchement brouillon. De quelles normes parle-t-on ? Existent-elles seulement ? Il y a évidemment des caractères, des dynamiques, qui d'un groupe à l'autre se rejoignent, mais où place-t-on la limite entre ce qui relève du genre et le reste ?
Juste un exemple, pour ralentir sur les abstractions. Je me débrouille en informatique. Est-ce que c'est un trait qu'il serait pertinent d'appréhender vis-à-vis de mon genre plutôt féminin ? Ou de ma transidentité ? Ou de mon éducation ? Ou de ma personnalité solitaire ? Ou d'une attirance innée pour les algorithmes ? Ce n'est ni parce que je suis féminine que je suis versée en informatique, ni parce que je suis versée en informatique que je suis féminine. Même chose si je revendiquais un genre masculin, bien sûr.
Comme le genre ne définit ni n'est assujetti à aucun caractère, il ne peut qu'être une revendication individuelle (qu'elle soit explicite ou passive). Mais alors, rien n'oblige à se reconnaître par rapport à la binarité féminin/masculin. Plus fort encore : il n'est pas moins légitime de se reconnaître par rapport à cette binarité que par rapport à un ou plusieurs des caractères sus-cités, ou même à un méta-caractère d'une portée semblable aux deux genres traditionnels. Si je veux être cohérente, et si je n'avais pas peur d'être mise à l'écart pour refuser de me positionner par rapport à la binarité, je n'aurais pas plus de raison de me dire-être femme que de me dire-être licorne hyperdimensionnelle. Pourquoi pas.
C'est là qu'intervient Genderwrecked, à la découverte d'un monde où les personnes « qui nous veulent du mal » ont disparu depuis plusieurs milliers d'années, de sorte que la peur elle-même a sombré dans l'oubli. Sans la moindre prétention, le jeu s'inscrit dans une avant-garde radicale, où le concept juste émergent de post-genre est exploré à l'aide de dessins frustes et dissonnants, sur fond d'ASCII art rudimentaire.
Que je sois fatiguée ou que j'aie dit ce que j'avais à dire, je n'ai plus envie d'écrire, alors je vais abréger la suite. Ambiance post-apocalyptique, comme dans Capital Retour. La fin du genre est un effondrement terrifiant et comique. La figure du monstre pour capter l'étrangeté de la différence. L'alternance entre le parler twitter et les confessions plus tranquilles et touchantes. Punk. Il faut oser l'approcher pour se comprendre.