Eureka cultive le temps de la guérison avec patience, humilité et espoir.
Le film s'ouvre sur une violente prise d'otages, dont les trois survivants, captifs du sépia, lutteront pendant des années à s'extraire. Si la représentation du stress post-traumatique est en partie dramatisée, c'est pour mettre plus clairement en évidence l'exclusion des personnes qui en souffrent. Les victimes portent la responsabilité de leurs cicatrices, et peut-être même en premier lieu celle de leur agression, se disent les gens rangés qui ne reconnaissent pas leur propre chance. Bien que le scénario ait été écrit en écho aux attentats perpétrés à Tokyo en 1995, ce raisonnement fallacieux, signe d'ignorance aussi souvent que de dévotion têtue envers un tissu social uniforme, dépasse largement les frontières du Japon.
Conscient de ces stigmates persistants, Eureka n'entretient pas l'illusion d'une réintégration docile. La priorité est de permettre aux victimes de surmonter l'expérience d'impuissance, de réinscrire leur corps et leurs émotions dans le présent. Les personnages répugnent souvent à confronter la caméra, mais les plans larges et les travellings stables restaurent la cohérence qu'ils poursuivent. L'équilibre qui régit le choix des cadres formule la promesse et l'attente d'une réconciliation intérieure. Shinji Aoyama témoigne d'une mesure et d'une déférence qui devraient être érigées en principes collectifs, et respectées avec vigilance.
Eureka cultive le temps de la guérison avec patience, humilité et espoir.
Le film s'ouvre sur une violente prise d'otages, dont les trois survivants, captifs du sépia, lutteront pendant des années à s'extraire. Si la représentation du stress post-traumatique est en partie dramatisée, c'est pour mettre plus clairement en évidence l'exclusion des personnes qui en souffrent. Les victimes portent la responsabilité de leurs cicatrices, et peut-être même en premier lieu celle de leur agression, se disent les gens rangés qui ne reconnaissent pas leur propre chance. Bien que le scénario ait été écrit en écho aux attentats perpétrés à Tokyo en 1995, ce raisonnement fallacieux, signe d'ignorance aussi souvent que de dévotion têtue envers un tissu social uniforme, dépasse largement les frontières du Japon.
Conscient de ces stigmates persistants, Eureka n'entretient pas l'illusion d'une réintégration docile. La priorité est de permettre aux victimes de surmonter l'expérience d'impuissance, de réinscrire leur corps et leurs émotions dans le présent. Les personnages répugnent souvent à confronter la caméra, mais les plans larges et les travellings stables restaurent la cohérence qu'ils poursuivent. L'équilibre qui régit le choix des cadres formule la promesse et l'attente d'une réconciliation intérieure. Shinji Aoyama témoigne d'une mesure et d'une déférence qui devraient être érigées en principes collectifs, et respectées avec vigilance.