Relecture plutôt bandante du mythe de la maison hantée dans un immeuble crasseux et moite de la banlieue japonaise. Le scénario double son histoire fantastique d'un divorce particulièrement douloureux : sans chercher à y voir de parallèle thématique, je trouve que le drame familial renforce de façon redoutable l'angoisse et la terreur qui enserrent de plus en plus le personnage de la mère. Dark Water ne repose pas sur beaucoup de substance, mais il ne se targue jamais d'offrir autre chose que des frissons, et il atteint cet objectif avec brio.
Connaissant l'état actuel de sa carrière, je ne me figurais pas que Nakata sache faire preuve d'efficacité formelle ; pour mon plus grand plaisir, j'avais amplement tort. Dark Water est une leçon fluide et inspirée d'horreur premier degré. Le dispositif narratif et la mise en scène prennent leur temps pour amener leurs effets, mais en ce qui me concerne, cette patience paye pleinement. Grâce à un montage savamment rythmé, autant au niveau des cadres identifiés que de la durée des plans, l'anticipation du danger (d'apparition pourtant très rare) enivre le spectateur d'une méfiance et d'une crainte sourdes. L'utilisation de la caméra à l'épaule, quoique classique, est exemplaire : légèrement tremblante, peu assurée de son environnement, prompte à la rotation interrogative et aux à-coups surpris, l'ensemble constitue un excellent reflet des personnages suspicieux et paniqués. Une horreur rendue presque gracieuse par l'artisanat passionné qui lui a donné vie.
Relecture plutôt bandante du mythe de la maison hantée dans un immeuble crasseux et moite de la banlieue japonaise. Le scénario double son histoire fantastique d'un divorce particulièrement douloureux : sans chercher à y voir de parallèle thématique, je trouve que le drame familial renforce de façon redoutable l'angoisse et la terreur qui enserrent de plus en plus le personnage de la mère. Dark Water ne repose pas sur beaucoup de substance, mais il ne se targue jamais d'offrir autre chose que des frissons, et il atteint cet objectif avec brio.
Connaissant l'état actuel de sa carrière, je ne me figurais pas que Nakata sache faire preuve d'efficacité formelle ; pour mon plus grand plaisir, j'avais amplement tort. Dark Water est une leçon fluide et inspirée d'horreur premier degré. Le dispositif narratif et la mise en scène prennent leur temps pour amener leurs effets, mais en ce qui me concerne, cette patience paye pleinement. Grâce à un montage savamment rythmé, autant au niveau des cadres identifiés que de la durée des plans, l'anticipation du danger (d'apparition pourtant très rare) enivre le spectateur d'une méfiance et d'une crainte sourdes. L'utilisation de la caméra à l'épaule, quoique classique, est exemplaire : légèrement tremblante, peu assurée de son environnement, prompte à la rotation interrogative et aux à-coups surpris, l'ensemble constitue un excellent reflet des personnages suspicieux et paniqués. Une horreur rendue presque gracieuse par l'artisanat passionné qui lui a donné vie.