Le premier long-métrage de Carpenter n'est pas profond pour un sou, et les mauvaises langues se laisseront distraire par les effets spéciaux datés (sur certains points il faut bien dire que ça s'assimile à un pastiche fauché de 2001). Moi j'aime bien ce charme désuet, tout comme les effets bariolés du Tron original. Mais surtout, Carpenter exhibe déjà de multiples talents qu'il perfectionnera au fil de sa carrière.
Je pense en premier lieu à l'originalité du scénario : on est au début des années 70, les US ont envoyé l'homme sur la Lune, un gamin sur deux rêve de devenir astronaute... mais Carpenter prend cette mania totalement à rebours et montre l'ennui et la douce folie de quatre gars envoyés en solitaire dans l'espace pour détruire des planètes vides qui, peut-être, peut-être pas, pourraient poser problème dans plusieurs dizaines de milliers d'années, dans l'éventualité infime d'un projet de colonisation. Il ne se laisse pas leurrer par l'engouement de toute une génération et, indifférent aux fantasmes d'exploration interstellaire, recentre le sujet sur l'humain, sa paresse, sa routine, son égocentrisme, bref ses faiblesses intrinsèques.
Et il y a beaucoup à relever en parallèle de tout ça. Les couleurs fortement contrastées. Un humour gai et acide. Quelques notes d'horreur joliment mise en scène, qui s'installe sans qu'on comprenne comment on a pu arriver dans une situation aussi dangereuse. Un certain sens de la camaraderie entre mecs bourrus. Un penchant pour les créatures fantaisistes. Une tendance aux fins (un peu) ouvertes. Et, évidemment, des compositions originales fortes en synthé. Ça préfigure vraiment beaucoup.
Le premier long-métrage de Carpenter n'est pas profond pour un sou, et les mauvaises langues se laisseront distraire par les effets spéciaux datés (sur certains points il faut bien dire que ça s'assimile à un pastiche fauché de 2001). Moi j'aime bien ce charme désuet, tout comme les effets bariolés du Tron original. Mais surtout, Carpenter exhibe déjà de multiples talents qu'il perfectionnera au fil de sa carrière.
Je pense en premier lieu à l'originalité du scénario : on est au début des années 70, les US ont envoyé l'homme sur la Lune, un gamin sur deux rêve de devenir astronaute... mais Carpenter prend cette mania totalement à rebours et montre l'ennui et la douce folie de quatre gars envoyés en solitaire dans l'espace pour détruire des planètes vides qui, peut-être, peut-être pas, pourraient poser problème dans plusieurs dizaines de milliers d'années, dans l'éventualité infime d'un projet de colonisation. Il ne se laisse pas leurrer par l'engouement de toute une génération et, indifférent aux fantasmes d'exploration interstellaire, recentre le sujet sur l'humain, sa paresse, sa routine, son égocentrisme, bref ses faiblesses intrinsèques.
Et il y a beaucoup à relever en parallèle de tout ça. Les couleurs fortement contrastées. Un humour gai et acide. Quelques notes d'horreur joliment mise en scène, qui s'installe sans qu'on comprenne comment on a pu arriver dans une situation aussi dangereuse. Un certain sens de la camaraderie entre mecs bourrus. Un penchant pour les créatures fantaisistes. Une tendance aux fins (un peu) ouvertes. Et, évidemment, des compositions originales fortes en synthé. Ça préfigure vraiment beaucoup.