Dangerous Days: Making Blade Runner

un film de Charles de Lauzirika (2007)

Je craignais de me lancer dans ce making-of fleuve après avoir essuyé dix minutes de commentaire superficiel et barbant de la part du sieur Scott. Sept ans et demi après avoir découvert ce film (je sors d'une séance d'archéologie fb pour retrouver cette date, si si), je n'ai pas franchement besoin qu'on me décrive ce qui se passe à l'écran. Peut-être les deux autres commentaires enregistrés sur le final cut sont-ils plus intéressants. L'édition blu-ray que j'avais achetée il y a quelques années regorge vraiment de bonus, oui.

Bref, dix minutes de Scott c'est trop, mais 3h30 de Scott dilué dans plein d'autres intervenants, ça passe crème. La construction du making-of est simultanément chronologique et thématique : un premier chapitre sur l'écriture du scénario, puis le casting, puis l'entrée en production, etc. C'est clair, rythmé et enrichissant, sans les louches de superlatifs et d'auto-congratulation qui pourrissent habituellement les docus américains.

Sans surprise, les producteurs exécutifs sont des animaux préhistoriques partouzeurs de droite, et on comprend que Blade Runner ait eu droit à sept montages quand on constate qu'ils n'ont jamais capté ce dont le film parlait, qu'ils n'ont jamais essayé, et qu'encore aujourd'hui ils sont sur des piles quand ils reparlent de la façon dont ils ont cherché à plaire au plus grand public, quitte à insérer une voice-over dégoûtante dans le dos de Scott. Et Bud Yorkin de rempiler dans le sequel en salles le mois prochain, c'est pas super ça ?

Sinon j'ai appris que le maquillage de Pris était inspiré du Nosferatu campé par Kinski chez Herzog, ce qui a instantanément fait ma soirée.