Conte d'été

un film de Éric Rohmer (1996)

Les dialogues de Rohmer mettent malicieusement en valeur l'inanité des discours de chaque personnage : d'une part parce que la contradiction les guette à chaque nouvelle phrase, et d'autre part parce que, confronté·e·s à des choix concrets, leurs actes respectent rarement leurs mots. En réalité, même dans le conflit, c'est ici toujours une affaire d'élever sa propre personne, de prétendre à l'exceptionnalité tout en n'avançant que des trivialités.

Dommage que, sur la durée, l'obsession partagée de l'amour exclusif, et l'antipathie que suggère ce désintérêt constant à l'égard des sentiments des autres, ait tendance à tout occulter. Même le plaisir de voir la Bretagne bien filmée.