Quelle curieuse charnière à la filmographie de HSS. Pris à part, ce Conte n'impressionne pas particulièrement, et sa seconde partie renvoie quelques échos de l'épanouissement dans un malaise glauque qui m'avaient fait prendre en grippe le Cochon tombé dans le puits. Mais en mettant en regard cette sortie de 2005 avec la petite dizaine de films que le coréen a signé depuis, elle gagne une saveur inattendue.
La nette séparation en deux moitiés reflète le virage opéré par le réalisateur, maintenant très attaché à peindre ses personnages sous un jour attachant (aussi couards et/ou pathétiques soient-ils), avec une pointe d'humour et une économie de moyens caractérisée. Là où ça devient remarquable, c'est que c'est la _première_ moitié du film qui témoigne de ces évolutions à venir, alors que la seconde sonne comme une synthèse de la morosité qui pouvait assagir son travail jusqu'ici. La construction du récit prend alors des allures de manifeste : HSS ne serait-il pas en train de reconnaître les limites de ses premiers schémas, tout en s'excusant *et* se justifiant de la candeur qu'il s'apprête à adopter ? Les implications donnent un peu le tournis : la deuxième moitié ne serait plus seulement le miroir réaliste de la fiction gentillette et romanesque de départ, mais aussi une confrontation entre nous, public, et les fantasmes que nous plaçons dans les films que nous suivons avec passion.
"A vivre aux côtés des artistes, on finit tous par croire que leurs œuvres tournent autour de nos nombrils." Voilà une gifle qui se camoufle bien, assénée tardivement par le premier rôle féminin, dévêtue de sa beauté, de son mystère, de sa cinégénie au fil de la réalisation. Je suis surpris que HSS se soit emparé de cette question que je croyais réservée à la sphère des discussions cinéphiles ; et encore plus ravi que ça n'ait en rien freiné son désir de maquiller la réalité avec facétie.
Quelle curieuse charnière à la filmographie de HSS. Pris à part, ce Conte n'impressionne pas particulièrement, et sa seconde partie renvoie quelques échos de l'épanouissement dans un malaise glauque qui m'avaient fait prendre en grippe le Cochon tombé dans le puits. Mais en mettant en regard cette sortie de 2005 avec la petite dizaine de films que le coréen a signé depuis, elle gagne une saveur inattendue.
La nette séparation en deux moitiés reflète le virage opéré par le réalisateur, maintenant très attaché à peindre ses personnages sous un jour attachant (aussi couards et/ou pathétiques soient-ils), avec une pointe d'humour et une économie de moyens caractérisée. Là où ça devient remarquable, c'est que c'est la _première_ moitié du film qui témoigne de ces évolutions à venir, alors que la seconde sonne comme une synthèse de la morosité qui pouvait assagir son travail jusqu'ici. La construction du récit prend alors des allures de manifeste : HSS ne serait-il pas en train de reconnaître les limites de ses premiers schémas, tout en s'excusant *et* se justifiant de la candeur qu'il s'apprête à adopter ? Les implications donnent un peu le tournis : la deuxième moitié ne serait plus seulement le miroir réaliste de la fiction gentillette et romanesque de départ, mais aussi une confrontation entre nous, public, et les fantasmes que nous plaçons dans les films que nous suivons avec passion.
"A vivre aux côtés des artistes, on finit tous par croire que leurs œuvres tournent autour de nos nombrils." Voilà une gifle qui se camoufle bien, assénée tardivement par le premier rôle féminin, dévêtue de sa beauté, de son mystère, de sa cinégénie au fil de la réalisation. Je suis surpris que HSS se soit emparé de cette question que je croyais réservée à la sphère des discussions cinéphiles ; et encore plus ravi que ça n'ait en rien freiné son désir de maquiller la réalité avec facétie.