Est-ce de la série B magistrale, ou bien une peinture incomprise de l'adolescence ? Commençant à connaître un peu le réalisateur, j'aurais tendance à croire que la vérité se situe entre les deux. Par contre, j'ai de la peine pour Carpenter, à l'imaginer jugé comme un metteur en scène bas de plafond jusque dans les sphères cinéphiles (certaines critiques likées m'ont fait mal au cœur, oui), alors que maquiller une réflexion en un divertissement est toujours un exercice de haute voltige. Et en l'occurrence, il s'en sort avec tous les honneurs.
Non que je cherche particulièrement à surinterpréter le film, mais quand le scénario est submergé de blagues salaces et de raisonnements sexistes dès ses trois premières minutes... c'est pas un hasard, et c'est pas non plus une culture que Carpenter cherche à défendre. Les valeurs commencent à basculer au moment où Arnie découvre la Christine toute cabossée, avec l'irruption absolument parfaite des synthés de Carpenter (entre autres détails d'exécution fascinants). Arnie, le geek puceau sûr de qui il est ("I know what I am", encore une fois c'est pas de la réplique balancée au hasard), va se perdre complètement dans une relation destructrice avec sa guimbarde. Douce ironie que de mettre dans sa bouche des fantasmes potaches en début de film, et qu'il termine en ayant connu ce que l'amour a de plus puissant et ravageur. La métamorphose physique et mentale rend justice à ce que je me rappelle des bouquins de King, et surtout, c'est fascinant de voir le personnage de Keith Gordon exploser sur tous les fronts de l'adolescence : famille, copine, amis, monde professionnel (superbe scène où le garagiste trahit une certaine tendresse), propriété, alcool, etc. Le monde n'appartiendrait-il qu'aux Dennis immobilisés à l'hôpital, aux enfants qui ont étouffé leur liberté par peur du changement ?
Est-ce de la série B magistrale, ou bien une peinture incomprise de l'adolescence ? Commençant à connaître un peu le réalisateur, j'aurais tendance à croire que la vérité se situe entre les deux. Par contre, j'ai de la peine pour Carpenter, à l'imaginer jugé comme un metteur en scène bas de plafond jusque dans les sphères cinéphiles (certaines critiques likées m'ont fait mal au cœur, oui), alors que maquiller une réflexion en un divertissement est toujours un exercice de haute voltige. Et en l'occurrence, il s'en sort avec tous les honneurs.
Non que je cherche particulièrement à surinterpréter le film, mais quand le scénario est submergé de blagues salaces et de raisonnements sexistes dès ses trois premières minutes... c'est pas un hasard, et c'est pas non plus une culture que Carpenter cherche à défendre. Les valeurs commencent à basculer au moment où Arnie découvre la Christine toute cabossée, avec l'irruption absolument parfaite des synthés de Carpenter (entre autres détails d'exécution fascinants). Arnie, le geek puceau sûr de qui il est ("I know what I am", encore une fois c'est pas de la réplique balancée au hasard), va se perdre complètement dans une relation destructrice avec sa guimbarde. Douce ironie que de mettre dans sa bouche des fantasmes potaches en début de film, et qu'il termine en ayant connu ce que l'amour a de plus puissant et ravageur. La métamorphose physique et mentale rend justice à ce que je me rappelle des bouquins de King, et surtout, c'est fascinant de voir le personnage de Keith Gordon exploser sur tous les fronts de l'adolescence : famille, copine, amis, monde professionnel (superbe scène où le garagiste trahit une certaine tendresse), propriété, alcool, etc. Le monde n'appartiendrait-il qu'aux Dennis immobilisés à l'hôpital, aux enfants qui ont étouffé leur liberté par peur du changement ?