Capitaine Thomas Sankara

un film de Christophe Cupelin (2012)

vu le 28 décembre 2015
à l'Espace Saint-Michel

Apparemment ça ne gêne personne que ce docu brosse sans ciller un portrait presque parfait d'un dirigeant africain. Je sors de la salle et, bingo, Wikipédia a quelques lignes sur ses abus contre les droits de l'homme. Peut-être que sa politique progressiste, écolo, auto-suffisante, féministe, égalitaire, anti-corruption, pro-culture, etc. a été une des meilleures choses à arriver au Burkina Faso, mais ce n'est pas quelque chose que Capitaine Thomas Sankara, avec ses prétentions factuelles, peut se permettre de glisser sous le tapis. Vu que l'homme est presque toujours à témoigner et s'expliquer sans jugement extérieur, le film finit par ressembler, de loin mais de façon plutôt gênante, à un auto-portrait narcissique...

Quelques autres reproches en vrac : anoblir la rhétorique marxiste de Sankara, dessiner des accusations contre la France sans les assumer pleinement, dénoncer le néo-colonialisme et n'utiliser que les médias français comme sources de témoignage et de jugement (...the irony), croire que sursaturer des images est un effet esthétique intéressant, conclure tragiquement en insistant sur la trahison de son ami (hem) Compaoré et en se moquant éperdument de l'avenir du Burkina Faso.