Où Graeber, avec une malice désolée, tente d'éclaircir l'émergence d'une société gangrénée de boulots inutiles et occasionnellement nocifs. Le livre, méticuleux, développe des idées aussi stimulantes que variées : dissocier un secteur de l'information du secteur des services effectifs, mettre en évidence la prévalence des métiers du care face à l'image consacrée de l'ouvrier d'usine, creuser la souffrance psychologique jusqu'à l'impuissance profonde que ces emplois attisent, expliquer les racines historiques de cette gabegie civilisationnelle... L'étude se referme sur un argumentaire convaincant en faveur du revenu universel.
Mon plus gros regret est que la recherche relève plus de l'anthropologie que de la sociologie. Faute de stats, parce que le sujet est récent et tabou, l'auteur doit avoir recours à beaucoup d'hypothèses sur la base des témoignages directs qu'il a reçus.
Où Graeber, avec une malice désolée, tente d'éclaircir l'émergence d'une société gangrénée de boulots inutiles et occasionnellement nocifs. Le livre, méticuleux, développe des idées aussi stimulantes que variées : dissocier un secteur de l'information du secteur des services effectifs, mettre en évidence la prévalence des métiers du care face à l'image consacrée de l'ouvrier d'usine, creuser la souffrance psychologique jusqu'à l'impuissance profonde que ces emplois attisent, expliquer les racines historiques de cette gabegie civilisationnelle... L'étude se referme sur un argumentaire convaincant en faveur du revenu universel.
Mon plus gros regret est que la recherche relève plus de l'anthropologie que de la sociologie. Faute de stats, parce que le sujet est récent et tabou, l'auteur doit avoir recours à beaucoup d'hypothèses sur la base des témoignages directs qu'il a reçus.