Il paraît que Buffet froid évoque Buñuel. Je peux pas dire, je connais pas le garçon en-dehors de son toutou andalou. Par contre j'ai beaucoup pensé à un Mulholland Drive écrit par des franchouillards à la fin des années 70. La peur et l'érotisme sont remplacés par l'humour et la camaraderie, mais en-dehors de ça les mécaniques sont très similaires : brouiller et exacerber les fantasmes et les angoisses de Naomi Depardieu (ou Gérard Watts, au choix) sur une toile onirique, avec autant d'espoir que de cynisme. Sur le papier c'est déjà sympa. Mais alors quelle surprise de découvrir que l'équipe technique est tout aussi originale, échevelée et efficace. Les décors font une bonne part du boulot, avec un fil directeur d'espaces désertés, une orchestration du vide maintenue aussi bien dans les étendues urbaines cyclopéennes que les natures verdoyantes du dernier acte. Mais il y a aussi un montage couillu, une musique savamment dosée, des dialogues burlesques, et surtout, surtout, des performances d'acteurs hétéroclites et hilarantes. Les personnages secondaires ne manquent jamais de faire rire (ou ronronner, cf. Carole Bouquet), Depardieu est en grande forme, et Bernard Blier est magistral. Sa création bizarre m'a laissé avec un sourire béat sur les lèvres, alors que je me pointais au ciné harassé, à l'improviste et sans attentes. Les films de ce genre sont aussi rares que précieux.
Il paraît que Buffet froid évoque Buñuel. Je peux pas dire, je connais pas le garçon en-dehors de son toutou andalou. Par contre j'ai beaucoup pensé à un Mulholland Drive écrit par des franchouillards à la fin des années 70. La peur et l'érotisme sont remplacés par l'humour et la camaraderie, mais en-dehors de ça les mécaniques sont très similaires : brouiller et exacerber les fantasmes et les angoisses de Naomi Depardieu (ou Gérard Watts, au choix) sur une toile onirique, avec autant d'espoir que de cynisme. Sur le papier c'est déjà sympa. Mais alors quelle surprise de découvrir que l'équipe technique est tout aussi originale, échevelée et efficace. Les décors font une bonne part du boulot, avec un fil directeur d'espaces désertés, une orchestration du vide maintenue aussi bien dans les étendues urbaines cyclopéennes que les natures verdoyantes du dernier acte. Mais il y a aussi un montage couillu, une musique savamment dosée, des dialogues burlesques, et surtout, surtout, des performances d'acteurs hétéroclites et hilarantes. Les personnages secondaires ne manquent jamais de faire rire (ou ronronner, cf. Carole Bouquet), Depardieu est en grande forme, et Bernard Blier est magistral. Sa création bizarre m'a laissé avec un sourire béat sur les lèvres, alors que je me pointais au ciné harassé, à l'improviste et sans attentes. Les films de ce genre sont aussi rares que précieux.