Au début on ne comprend pas bien pourquoi le réalisateur Tony Kaye a cherché à renier son film. Mais quand arrive le flash-back noir et blanc en slow-mo avec une musique orchestrale et la caméra fixée sur de l'eau qui coule, il n'est plus possible de croire à la moindre ironie dans la mise en scène. C'est très gênant.
Dans sa première heure, le scénario synthétise une rhétorique néo-nazie savante et inquiétante. Quelques croix gammées en moins et ça pourrait avoir lieu dans un meeting de campagne de Trump ou Le Pen.
Les gros problèmes d'écriture viennent dans la deuxième heure. La réfutation attendue de l'idéologie d'extrême droite n'arrive jamais ; à la place, le revirement du personnage principal repose sur un viol en prison, et le constat que toute la haine qu'il a déployée n'a pas réussi à changer sa vie en bien. Avec ce genre de raisonnement, les SS étaient de braves types en fait...
Les dernières minutes scellent l'échec avec deux ouvertures maladroites. D'une part, Edward Norton est à nouveau manipulé, et le scénario semble faire des clins d'oeil "regarde comme le système te manipule" sans s'apercevoir que c'est le genre de discours facile et toxique qu'il a cherché à abattre. D'autre part, euh, la mort finale est ridicule, et surtout distrait à nouveau du sujet avec un sensationnalisme douteux. Norton, au lieu de larmoyer avec emphase "God, what did I do? :'( :'( :'(" aurait pu s'exclamer "Monde de merde" que rien n'eût été changé... sinon le laxisme du public face à toutes ces erreurs. L'enfer est typiquement pavé de bonnes intentions.
Au début on ne comprend pas bien pourquoi le réalisateur Tony Kaye a cherché à renier son film. Mais quand arrive le flash-back noir et blanc en slow-mo avec une musique orchestrale et la caméra fixée sur de l'eau qui coule, il n'est plus possible de croire à la moindre ironie dans la mise en scène. C'est très gênant.
Dans sa première heure, le scénario synthétise une rhétorique néo-nazie savante et inquiétante. Quelques croix gammées en moins et ça pourrait avoir lieu dans un meeting de campagne de Trump ou Le Pen.
Les gros problèmes d'écriture viennent dans la deuxième heure. La réfutation attendue de l'idéologie d'extrême droite n'arrive jamais ; à la place, le revirement du personnage principal repose sur un viol en prison, et le constat que toute la haine qu'il a déployée n'a pas réussi à changer sa vie en bien. Avec ce genre de raisonnement, les SS étaient de braves types en fait...
Les dernières minutes scellent l'échec avec deux ouvertures maladroites. D'une part, Edward Norton est à nouveau manipulé, et le scénario semble faire des clins d'oeil "regarde comme le système te manipule" sans s'apercevoir que c'est le genre de discours facile et toxique qu'il a cherché à abattre. D'autre part, euh, la mort finale est ridicule, et surtout distrait à nouveau du sujet avec un sensationnalisme douteux. Norton, au lieu de larmoyer avec emphase "God, what did I do? :'( :'( :'(" aurait pu s'exclamer "Monde de merde" que rien n'eût été changé... sinon le laxisme du public face à toutes ces erreurs. L'enfer est typiquement pavé de bonnes intentions.