C'est un peu la frustration qui prime à la fin de You Were Never Really Here ; le constat de deux talents immenses, qui ont accordé leur énergie à des partitions déjà jouées.
Lynne Ramsay d'une part, qui met en scène une violence silencieuse et traumatisante, que le montage et le cadrage tentent d'occulter mais qui ne cesse de réinvestir brutalement l'écran. Sans doute cette recherche esthétique n'avait jamais été menée avec une telle intensité, mais le déjà vu subsiste, et avec lui l'impression d'un extrêmisme incomplet. Malgré la proximité indéniable avec Taxi Driver, il y a toutefois de quoi saluer la perspicacité du jury cannois, qui a récompensé pour une fois, non pas des textes ou une histoire, mais bien un scénario remarquable, qui célèbre avec assurance des techniques narratives propres au septième art.
Joaquin Phoenix d'autre part, toujours dans les cimes du jeu d'acteur moderne, irréprochable dans ce rôle menaçant mais surtout fatigué, personnage marqué par diverses atrocités, nauséeux face au monde entier jusqu'à ne plus savoir comment se supporter lui-même. Pourtant ce n'est qu'une dérive de l'homme torturé en quête de repentir, âme maudite et anti-héros bien connu du film noir. Phoenix s'est approprié les règles avec brio, mais il ne s'agit pas d'une composition originale comme pour le brillant The Master.
Bref, je me suis laissée porter par le film sans protester une seconde, je me suis même laissée surprendre par un sentiment de mal-être généralisé savamment induit par les efforts coordonnés de Ramsay et Phoenix, mais avec le recul qui arrive rapidement, il ne reste qu'une impression floue et fuyante. Il n'est hélas pas surprenant, pour un film qui montre sans trop d'intérêt que le mal engendre le mal, un film moins troublant et ouvertement moins riche de thèmes que We Need To Talk About Kevin, de tout juste subsister au-delà de son générique.
Rien ne renaît des cendres
C'est un peu la frustration qui prime à la fin de You Were Never Really Here ; le constat de deux talents immenses, qui ont accordé leur énergie à des partitions déjà jouées.
Lynne Ramsay d'une part, qui met en scène une violence silencieuse et traumatisante, que le montage et le cadrage tentent d'occulter mais qui ne cesse de réinvestir brutalement l'écran. Sans doute cette recherche esthétique n'avait jamais été menée avec une telle intensité, mais le déjà vu subsiste, et avec lui l'impression d'un extrêmisme incomplet. Malgré la proximité indéniable avec Taxi Driver, il y a toutefois de quoi saluer la perspicacité du jury cannois, qui a récompensé pour une fois, non pas des textes ou une histoire, mais bien un scénario remarquable, qui célèbre avec assurance des techniques narratives propres au septième art.
Joaquin Phoenix d'autre part, toujours dans les cimes du jeu d'acteur moderne, irréprochable dans ce rôle menaçant mais surtout fatigué, personnage marqué par diverses atrocités, nauséeux face au monde entier jusqu'à ne plus savoir comment se supporter lui-même. Pourtant ce n'est qu'une dérive de l'homme torturé en quête de repentir, âme maudite et anti-héros bien connu du film noir. Phoenix s'est approprié les règles avec brio, mais il ne s'agit pas d'une composition originale comme pour le brillant The Master.
Bref, je me suis laissée porter par le film sans protester une seconde, je me suis même laissée surprendre par un sentiment de mal-être généralisé savamment induit par les efforts coordonnés de Ramsay et Phoenix, mais avec le recul qui arrive rapidement, il ne reste qu'une impression floue et fuyante. Il n'est hélas pas surprenant, pour un film qui montre sans trop d'intérêt que le mal engendre le mal, un film moins troublant et ouvertement moins riche de thèmes que We Need To Talk About Kevin, de tout juste subsister au-delà de son générique.