Mastodonte de dix-huit écrans, l'UGC Bercy est le plus grand cinéma parisien à son ouverture en 1998. La place lui a depuis été reprise par l'UGC Les Halles, mais ça ne l'a aucunement empêché de profiter d'une fréquentation sans cesse croissante, affirmant le succès du projet de reconversion urbaine Bercy Village, ancien marché vinicole. Contrairement aux Halles, centre nerveux et névrosé des transports parisiens, dont l'UGC peut se permettre d'annexer n'importe quel espace et de bidouiller des couloirs supplémentaires avec l'assurance de faire toujours plus de recettes, Bercy partait de zéro, avec tout juste une nouvelle ligne de métro à sa disposition, et les enjeux étaient donc différents.
Le projet architectural retenu témoigne d'une belle ingéniosité au service de la rentabilité : deux blocs en miroir de part et d'autre d'un axe central lumineux, creusés en profondeur et construits en hauteur afin d'exploiter au maximum la surface disponible. Les salles jouent un peu à l'Armée de Clones, mais leur alignement et leur régularité facilite et leur entretien, et la mise en commun des cabines de projection au fil de longs couloirs. Vu depuis les boutiques et restaurants qui composent Bercy Village, le bâtiment a même un certain caractère, avec ses allures de château-fort, tourelles et douves incluses.
Évidemment, j'ai préféré commencer par arriver en Vélib, contourner Bercy Village sans faire gaffe, passer derrière l'UGC à la recherche d'une entrée, échouer devant les sorties de secours, faire le reste du tour des deux blocs, remonter au niveau des commerces, puis redescendre le même escalier, vu que l'entrée se faisait au niveau sous-sol. Mettons ces bêtises sur le compte de mon inconscient qui refusait de se taper le quart d'heure de pubs.