Le Studio-Cujas ouvre ses portes en 1957 ; on tient de source louche que François Truffaut l'aurait dirigé quelque part au cours des années 60. Dans un premier balbutiement, la salle ferme et réouvre en 1987, rebaptisée en hommages au premier film de Pasolini, Accattone. Pour une raison que l'histoire n'a pas jugé bonne de retenir (l'imbécile), le cinéma adopte en fait le titre sous lequel est exploité le film en France, à savoir "Accatone". Il continue de tenter tant bien que mal à maintenir la tête hors de l'eau, et se décide notamment à investir dans l'achat d'un mètre de néon souple pour corriger à l'arrache le nom douteux arboré à la façade, mais après de nouvelles péripéties, incapable de rentabiliser son unique salle et, il faut bien le dire, salement entaché par la controverse du double T, l'établissement ferme à nouveau en 2012.
Et puis, increvable, il réouvre l'année suivante, dans un improbable partage de locaux avec la "Maison de l'Épargne" et sous la direction de la société exploitant déjà les 3 Luxembourg à quelques pas. La programmation n'est par contre même plus un simulacre de ce qu'elle était quelques années auparavant. Plutôt réduite et moyennement entreprenante sur les films récents qui sont retenus, elle contraste violemment (et tristement) avec les grands classiques, en particulier italiens, qui étaient diffusés quelques années auparavant. Sur une semaine, pas une séance ne se répétait et une quarantaine de films différents étaient diffusés. Sans doute un cauchemar pour les projectionnistes, mais quel pied ça devait être pour les cinéphiles !