13h. Horaire annoncé pour la séance de Terminator Genysis.
13h02. J'entre dans la salle.
13h05. Aucune pub, c'est étrange.
13h14. Les autres spectateurs commencent à se poser des questions.
13h18. Les derniers retardataires sont entrés. La salle s'échauffe de plus en plus, la tension monte sérieusement.
13h19. Une brave âme part en expédition pour demander ce qui se passe.
13h22. Toujours aucune pub, alors que dans les standards MK2, elle devrait tout juste s'achever. Dans le public, au-dessus de 25 ans, on fronce les sourcils de façon réprobatrice, sinon on blague sur le projectionniste.
13h24. L'éclaireur revient, et apprend justement à ses voisins qu'il y a un seul projectionniste pour les deux MK2 Quai de, qu'il arrive, qu'il a piscine, ou je ne sais quelle autre excuse faiblarde pour l'incapacité du ciné à faire démarrer la séance.
13h26. Les lumières s'éteignent !
13h27. Les pubs commencent. Ces salauds veulent nous abrutir après nous avoir fait attendre presque une demi-heure. Bel esprit, les gars...
13h34. Les pubs s'enchaînent. Le public est soit hypnotisé, soit assommé par la bêtise des vidéos promotionnelles.
13h37. Bande-annonce pour Jurassic World (oui c'est important).
13h40. Au milieu de la bande-annonce pour l'histoire d'un facteur perdu dans les steppes sibériennes ou je ne sais quoi (à ce stade, même un teaser pour Mad Max 5 aurait du mal à exciter la salle), l'image freeze, le son coupe, l'image disparaît en fondu, les lumières se rallument.
13h41. Les lumières se ré-éteignent, la dernière bande-annonce recommence, mais sans le son. Les gens râlent.
13h44. Une pub à la base débile et désespérante devient nettement plus drôle sans le son. Les gens rient.
13h47. Après quelques autres vidéos foireuses et toujours sans son, les premières défections de spectateurs ont lieu, mais la majorité du public reste soudée dans l'épreuve. Les blagues fusent, les esprits vagabondent, l'ambiance rappelle une classe de collégiens un vendredi après-midi.
13h49. Les pubs coupent. Un bonhomme vient s'excuser platement et annonce un démarrage imminent du film. « Avec le son », nous assure-t-il. Un spectateur bien-pensant crie au scandale. Pauvre chéri.
13h52. Les lumières s'éteignent une nouvelle fois, mais plus personne ne sait combien de fois c'est arrivé. Le logo Universal apparaît. Un dinosaure sort d'un œuf. C'est Jurassic World. Et sans le son. J'éclate de rire.
13h54. Jurassic World est coupé. Nouveaux départs au sein du public.
13h56. Retour de l'employé MK2. Excuses encore plus plates, promesses encore plus ridicules. « Voilà ce qui va se passer, je vais tout vous expliquer : ...ça commence dans cinq minutes, et pour de vrai cette fois. » Et il s'enfuit avant d'être dévoré par la salle.
13h57. Commencera, commencera pas ? Je me dis que le suspense est sans doute encore plus amusant que ce que le film aurait proposé.
14h01. Toujours rien à l'écran, évidemment. J'y crois encore un peu, mais je sais aussi que dès que le film commencera, je m'en irai. Après tout, j'étais là pour avoir une histoire à raconter pour cette liste, pour fuir mon appart caniculaire, et pour voir un film pas terrible (par ordre d'intérêt décroissant). Mission d'ores et déjà accomplie pour les deux premiers.
14h05. Rien à l'écran. Rires nerveux dans le public.
14h10. Rien.
14h14. Verdict délivré par le pauvre employé : il n'y aura pas de séance parce que le projectionniste a des moufles et que le projecteur est enrhumé ou n'importe quoi. Tout le monde s'en moque un peu. Les billets de ceux qui souhaitent être remboursés sont tamponnés, et puis le mien aussi, même s'il affiche UGC Illimité, parce que je veux un souvenir.
14h16. Sortie du ciné. Vu que le film m'intéressait pas, en un sens, j'ai gagné à peu près 1h15.