Le Reflet Médicis

Coincé entre le Champo et la Filmo, le Reflet complète la Trinité des cinés Champollion à partir des années 60. Les trois salles qui le composent ont connu quelques temps d'autonomie avant que leur exploitation ne soit fusionnée. Ce cinéma ne paye pas spécialement de mine par rapport à ses voisins cultes, et ce malgré un sympathique bar consacré qui lui fait directement face. Exception faite du vitrail lumineux qui s'est perdu en salle 3, le Reflet semble ne jamais s'être soucié de son cachet.

L'équipe en charge, rattachée au petit réseau des Écrans de Paris, préfère sans doute investir son temps dans les programmations hebdomadaires. Sur ce plan, pas de doute, le Reflet se mouille plus que ses deux comparses. Il y a déjà la projection de films inédits, souvent distribués à moins de cinq copies sur tout Paris. Mais le jugement tient aussi pour les reprises, car là où, de part et d'autre, on s'aventure très rarement au-dejà des années 40, ici on ne craint pas de proposer régulièrement des restaurations de reliques qui remontent jusqu'aux années 20. Si bien qu'avec ces trois salles discrètes, entre les mêmes murs et au même moment, il peut y avoir une séance de SF russe moderne, une autre d'expressionnisme allemand pur et dur, et une dernière de documentaire engagé. Vraiment canon.