Le cinéma reste-t-il un divertissement tout juste bon pour la plèbe ? C'est un peu ce que semble dire le 16ème arrondissement de Paris. Le quartier, essentiellement résidentiel et notoirement aisé, ne possède qu'un seul lieu de projection public. Et encore, on ne parle pas des complexes UGC, ni même d'un MK2 : il s'agit ici de trois modestes salles au coin d'une rue moyennement passante. Le Royal Passy a ouvert en 1937, fermé au cours des années 80, et réouvert en 1994 sous l'impulsion de la création de la société Les Écrans de Paris. Depuis, le réseau indépendant compte dans ses rangs le Reflet Médicis, l'Escurial, l'Arlequin et le Majestic Bastille, mais le Majestic Passy est resté le seul ciné du groupe à ne pas être classé art et essai. Je suppute qu'une bonne part des entrées se fait grâce aux films familiaux, et donc qu'un tel label n'est pas franchement nécessaire.
Pas grand-chose à signaler sur la salle elle-même, par contre l'intérieur du bâtiment a été respectueusement aménagé, laissant la vague impression d'entrer dans une version accueillante d'un immeuble particulier, avant d'accéder à une des fractions de l'unique amphithéâtre d'origine. Contrairement aux autres Écrans de Paris, la carte UGC n'est pas acceptée, et vu que je n'avais même pas assez d'argent pour le tarif -26 ans, on m'a vendu une place -14 ans gamin-friendly à 4 euros. C'est bien sympa.