Le monastère Mac-Mahon. Un lieu de recueillement, à la gloire des réalisateurs et acteurs légendaires du vieil Hollywood. La salle ouvre en 1938 et trouve sa vocation quelques années plus tard, à la Libération : partager les splendeurs du cinéma américain à la foule parisienne. Dans les années 50, un groupe de cinéphiles "mac-mahoniens" y prend ses quartiers. Portant aux nues le "Carré d'As" constitué de Preminger, Lang, Losey et Walsh, leur influence se révèle déterminante quant aux premières éditions des Cahiers du Cinéma et à la naissance de la Nouvelle Vague.
La sélection continue de privilégier les films américains, mais a abandonné les diffusions inédites au profit de rétrospectives éclairées et riches, hommages variés à John Ford, Lauren Bacall ou Billy Wilder, pour n'en citer que quelques-uns. Reflets potaches de cette programmation, deux statuettes aux consonnances antiques trônent de part et d'autre de l'écran. Si cette salle rouge et bleue (est-ce un hasard ?) ne se trouvait pas à deux pas de l'Arc de Triomphe, elle aurait toute sa place rue Champollion.