Gaumont Parnasse

Un monstre. Il a absorbé le Pathé Montparnasse. Bouffé les salles du Miramar qu'il a encerclé, et celles du Montparnos voisin. Tué le Bienvenüe-Montparnasse de l'autre côté de la place. Je ne serais pas surpris qu'il finisse par phagocyter le Bretagne, le dernier membre du petit réseau Rytman qui ne lui soit pas encore greffé. La Créature du docteur Gaumont.

Entre son hall-couloir-tunnel énorme, sa décoration éclaboussante signée Christian Lacroix, l'antichambre rétro-kitsch côté Miramar, et le satellite Montparnos, l'assemblage est grotesque. Dix-neuf salles, presque 3500 places, de quoi faire pâlir l'UGC des Halles. Mais qu'importent le confort des grands volumes (le Miramar abritait une salle d'un millier de sièges jusque dans les années 70), la façade en verrière immense, le bar, la confiserie, les accoudoirs doubles et les quelques sièges inclinables, c'est juste trop ostentatoire et bariolé pour que je veuille m'en approcher.

Le comble, c'est que ma séance du Hobbit s'est déroulée dans des conditions aussi miteuses et louches que peut l'être le quartier de la gare une fois la nuit tombée, avec des courants d'air froid improbables et des moucherons qui s'accrochaient au faisceau du projecteur. J'ai la critique facile envers les Pathé-Gaumont, mais ça ne sort pas de nulle part.